Quand Greenpeace s'introduit à l'Assemblée

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Une dizaine de militants, désireux de sensibiliser les élus aux enjeux climatiques, se sont invités à l'Assemblée.

Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), a annoncé le dépôt de deux plaintes après l'intrusion de militants de Greenpeace dans l'hémicycle et sur le toit de l’Assemblée lors d'un débat sur le sommet de Copenhague.

Une dizaine de militants de l’association se sont en effet brièvement hissés mercredi matin sur le toit de l'Assemblée nationale, grâce à une grande échelle de pompiers dressée le long du Palais-Bourbon. Habillés de combinaisons blanches ou rouges, ils ont toutefois été rapidement interceptés par les forces de l'ordre toujours très présentes aux abords du bâtiment et évacués dans des fourgons de police exceptionnellement entrés dans la cour d'honneur de l'Assemblée.

L’incident était clos quand, quelques minutes plus tard, une militante de l’association a réussi à descendre dans l'hémicycle pendant la séance à l'aide d'une corde, tandis que plusieurs personnes ont tenté en vain de déployer une banderole depuis la tribune du public, avant d'être également évacuées.

Dénoncée par la majorité, l’action de Greenpeace a toutefois rencontré le soutien du député Verts Noël Mamère pour qui, "cette représentation nationale vit un peu hors sol. De temps en temps, il faut la rappeler à ses devoirs".

"Faire un débat à sept jours de la conférence (de Copenhague), c'est indigne du traitement que l'on fait de l'Assemblée nationale, qui depuis longtemps aurait dû se préoccuper de cette question", a-t-il dit en accusant la majorité de "faire diversion" avec "l'immigration, les minarets, l'identité nationale alors que le défi climatique n'a jamais été aussi important".

"Les militants de Greenpeace ont eu raison de nous rappeler à l'ordre", a-t-il encore martelé en récusant l'accusation portée contre lui par l'UMP, pour qui le député-maire de Bègles a fourni des invitations aux manifestants pour accéder aux tribunes du public.

La journée a décidemment été mouvementée à l’Assemblée : après ces incidents avec Greenpeace, dans l’après-midi, une partie du bâtiment a dû être évacuée suite à une alerte à la bombe. L'hémicycle, la salle des Pas Perdus, la salle des Quatre Colonnes, les salons proches de l'hémicycle et les salles de presse étaient ainsi inaccessibles. Une évacuation de cette ampleur est une première depuis des décennies, ont déclaré des députés élus de longue date.