Profession de foi : le papier l’emporte sur le numérique

Thierry Repentin (à gauche) l'a emporté sur Manuel Valls
Thierry Repentin (à gauche) l'a emporté sur Manuel Valls © MaxPPP
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INFO E1 - Repentin a annoncé qu’Ayrault a arbitré en faveur du papier. Une défaite pour Valls.

L’INFO.  La polémique est close. L'envoi par courrier de la propagande électorale pour les élections européennes de mai 2014 va être préservé, a annoncé vendredi le ministre délégué aux Affaires européennes, Thierry Repentin, sur Europe 1. "Le Premier ministre confirme qu'il est nécessaire que chacun de nos concitoyens, où qu'ils habitent, quels qu'ils soient, puissent avoir le même niveau d'information à l'égard d'un scrutin électoral", a dit le ministre.

Pourquoi cela a fait débat. L’idée a germé dans le cerveau de Manuel Valls. Pour faire des économies – évaluées à 27 millions d’euros - le ministère de l’Intérieur songeait, dans le cadre des prochaines élections européennes, à ne pas envoyer les professions de foi par La Poste, et de les publier exclusivement sur le Net. Très vite, cette proposition a déclenché une tempête de protestation. Certains accusaient Manuel Valls de vouloir faire baisser la participation, les personnes âgées, traditionnellement peu abstentionnistes, ayant des difficultés sur Internet.

"Manuel Valls et compagnie se sont dit qu'avec les européennes, il y avait peut-être un tour à jouer aux électeurs les plus âgés, ou les électeurs des zones rurales ou ceux qui ne sont pas rivés sur leurs boîtes mails et pour qui cet envoi postal est un bon rappel", a attaqué Daniel Cohn-Bendit dans sa chronique sur Europe 1, jeudi. "La fracture numérique existe encore dans notre pays: un certain nombre de nos concitoyens n'ont pas accès à internet", a-t-il fait valoir. "Il y a aussi une fracture générationnelle: une partie des plus anciens de nos concitoyens ne vont pas spontanément sur internet pour savoir comment voter", a encore expliqué Thierry Repentin.

Pourquoi Ayrault a tranché en faveur du papier. Thierry Repentin a avancé une explication conjoncturelle : "si nous avions expérimenté cette disposition, il fallait le faire sur une élection où le taux d'abstention aurait été le plus faible: ça aurait pu être par exemple les présidentielles, les municipales, mais pas commencer par une élection européenne qui n'est pas encore ancrée dans l'esprit de nos concitoyens".  A écouter le ministre des Affaires européennes, Manuel Valls - avec qui "il n’y a pas de difficulté" - "se range aux arguments" de Jean-Mac Ayrault.

La satisfaction de Cohn-Bendit. En colère jeudi, rassuré le vendredi. Dans sa chronique quotidienne sur notre antenne, Dany le Rouge a pris acte avec satisfaction de la décision du gouvernement. "Cocorico, on a gagné", s’est-il félicité :