Primaire UMP : ça bugge pas mal à Paris

Nathalie Kosciusko-Morizet comptait sur la primaire pour légitimer sa candidature. Mais le scrutin, dont elle est la grande favorite, vire déjà au fiasco.
Nathalie Kosciusko-Morizet comptait sur la primaire pour légitimer sa candidature. Mais le scrutin, dont elle est la grande favorite, vire déjà au fiasco. © Reuters
  • Copié
, modifié à
Soupçons de fraudes et problèmes techniques entachent le scrutin ouvert vendredi matin dans la capitale.

A peine démarrée, la primaire UMP de Paris est déjà en train de virer au fiasco. Quelques heures à peine après l’ouverture du scrutin 100% électronique, vendredi matin, les incidents s'enchaînent multiplient. Possibilité de voter plusieurs fois, impossibilité de voter, soupçons de fraude… le processus, déjà marqué par une campagne faiblarde, est en train de tourner au cauchemar pour le parti de Jean-François Copé.

Erreur 404. Nathalie Kosciusko-Morizet, la grande favorite du scrutin s’était alarmé dès jeudi soir par communiqué de dysfonctionnements sur le site du scrutin. "De nombreuses personnes inscrites sur le site des primaires rencontrent un important et récurrent problème technique de compatibilité de leur ordinateur pour le vote. L'installation exigée est l'activation d'une version récente de "Java" qui n'est pas une opération simple", prévenait la maire de Longjumeau. Et de fait, certaines personnes ne sont pas parvenues à voter dans la matinée et l’on relayé sur Twitter :

Voter plusieurs fois ? C’est possible. "Le vote électronique rend la fraude quasiment impossible", plastronne Antoine Rufenacht, chargé de surveiller le bon déroulement des primaires, vendredi dans Le parisien. "Toutes les précautions juridiques ont été prises. L’accord de la Cnil, qui est très sourcilleuse, est demandé sur toutes les opérations", insiste l’ancien maire du Havre. Un argumentaire qui a voté en éclat avant même la mi-journée, suite à une démonstration implacable du journal Métronews. L’une de ses journalistes a en effet pu voter quatre fois en une demi-heure, en son nom puis au nom de deux de ses collègues et d’un anonyme trouvé sur le Net, et dont elle s’était procurée les nom, adresse et date de naissance.

Le tout avec la même carte de paiement. "Il n'y a que deux personnes qui peuvent voter avec une carte bleue. Vous avez souvent des comptes joints, un couple, qui se servent de la même carte bleue. C'est pour ça que la Cnil a autorisé d'ailleurs que deux personnes puissent voter avec la même carte bleue", avait pourtant juré Philippe Goujon vendredi matin sur France Bleu.

L'UMP s'en remet à la Cnil. "Jamais une élection n'aura été autant sécurisée", a insisté Philippe Goujon, député-maire du 15e arrondissement. "Il y a un contrôle de la Cnil qui est présente toute la journée du vote sur la plateforme du vote. Les prescriptions de la Cnil ont été observées. La Cnil nous a dit 'vous organisez le vote de telle et telle façon+, nous avons suivi les recommandations de la Cnil'"., a-t-il martelé. "Le système est ultra sécurisé. Le problème n'est pas tant celui de l'insuffisante sécurité du vote que celui de sa sécurité excessive qui va peut-être le rendre un peu compliqué", a-t-il conclu. Mais les faits sont en train de lui donner tort.