Primaire PS : l'UMP désavantagée ?

Des députés UMP dénoncent le déséquilibre du temps de parole entre l'UMP et le PS dans les médias en raison de la primaire socialiste.
Des députés UMP dénoncent le déséquilibre du temps de parole entre l'UMP et le PS dans les médias en raison de la primaire socialiste. © Reuters
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avec AFP , modifié à
Des députés UMP se plaignent du déséquilibre du temps de parole entre UMP et PS dans les médias.

La primaire PS inquiète décidément beaucoup l'UMP. Après s'être alarmée il y a quelques mois d'un fichage politique des votants à la primaire, la majorité présidentielle crie cette fois-ci à l'injustice. Nombre de députés dénoncent en effet une disproportion du temps de parole entre UMP et PS dans les médias.

La majorité demande des comptes

Franck Riester, secrétaire national de l'UMP en charge de la communication, a ainsi écrit mercredi au président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Michel Boyon, pour se plaindre de ce qu'il juge être un déséquilibre des temps de parole. Le député-maire de Coulommiers a demandé à Michel Boyon de "tirer toutes les conséquences de cette situation inadmissible".

Dans un communiqué publié le jour du dernier débat de la primaire, Franck Riester  a estimé que le Parti socialiste "violait en toute impunité depuis plusieurs mois l'expression du pluralisme politique à la radio et à la télévision". En raison de la campagne de la primaire, le PS "a bénéficié de deux fois plus de temps de parole que l'UMP, chiffres à l'appui", s'est-il indigné. Une "situation profondément révoltante qui ne peut durer", a-t-il estimé.

Il faut dire que les bons scores d'audience réalisés par les trois débats ont de quoi susciter des convoitises. Déjà le 15 septembre dernier, jour du premier débat qui avait attiré près de 5 millions de téléspectateurs, le député UMP Eric Raoult, suivi par la présidente du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin, avait alerté le CSA, exigeant "un rééquilibrage" du temps de parole au profit de la majorité.

L'UMP a-t-elle raison de crier au scandale ?

Mais à regarder de plus près les règles édictées par le CSA en matière de pluralisme à la radio et à la télévision, sommes-nous réellement en présence d'irrégularités ? Europe1.fr fait le point :

A quel temps de parole a droit le PS ? Le bloc d'opposition a droit à au moins 50% du temps d'intervention du président et de la majorité parlementaire. Généralement, le  temps de parole de l'opposition fluctue entre 50% et 70% du temps d'intervention de la majorité.

les débats télévisés des candidats PS dans le cadre de la primaire entrent clairement dans ce cadre. Ce qui compte, c'est le temps de parole et non le temps d'apparition à l'écran.

Rappelons par ailleurs que la parole du président de la République est décomptée dès lors qu'elle relève du débat politique national. En revanche, elle n'est pas prise en compte lorsque les propos du président ne relèvent pas du débat politique national. Les partis non représentés au Parlement ont droit à un temps de parole proportionnel à leur représentativité.                

L'UMP crie-t-elle au scandale trop tôt ? Le respect du principe de pluralisme s'apprécie, pour chaque chaîne, sur une période trimestrielle pour les journaux télévisés et les bulletins d'informations. Il s'apprécie sur le semestre pour les magazines et autres émissions.

à titre d'exemple, BFM TV, qui a diffusé mercredi le dernier débat des candidats socialistes à la primaire, a jusqu'à décembre pour rééquilibrer ce temps de parole en invitant des personnalités politiques de la majorité.               

Y a-t-il eu des dérapages dans le cadre de la primaire ? En cas de dépassement, chaque chaîne et radio se doit de rééquilibrer en invitant des représentants de l'autre bord.

Si quelques dérapages ont été constatés, ils n'ont rien à voir avec la primaire PS mais avec l'affaire DSK, puisque certaines chaînes d'informations en continu ont accordé plus de temps de parole au bloc d'opposition qu'à la majorité. Le CSA va décider de la procédure à engager à l'encontre de ces chaînes lors d'une séance plénière prévue mi-octobre.