Primaire EELV : Joly sur un boulevard

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avec agences
Elle est donnée large vainqueur de la primaire écologiste dont les résultats sont attendus mardi.

Ce n’est qu’à 16h30, mardi, que l’on connaîtra officiellement le candidat d’Europe écologie-les Verts, mais la victoire ne devrait pas échapper à l’ancienne juge d’instruction Eva Joly.

La candidate avait manqué de soixante voix la victoire dès le premier tour le 29 juin dernier face à Nicolas Hulot (49,75% contre 40,22%), ne laissant que les miettes aux autres candidats.

Cette fois, l’ancienne juge d’instruction s’imposerait "assez largement", selon des sources internes se référant aux premières tendances du dépouillement des votes par courrier (trois votants sur cinq). Un proche des deux candidats avance même le chiffre "60%-40%, voire plus".

La résignation du camp Hulot

Interrogé lundi matin sur Europe 1, Yannick Jadot, député européen et porte-parole d’Eva Joly, a admis "la tendance qui est favorable jusqu’à maintenant" à Eva Joly. A la question "qu’est-ce qui pourrait inverser la tendance", il a répondu un "Pas grand-chose" évocateur.

Dans le camp Hulot, on semble résolu à la victoire de la candidate franco-norvégienne. Un proche de l’animateur admet "qu’a priori, il ne devrait pas y avoir de grand changement dans les estimations".

Grand favori, Nicolas Hulot serait le grand perdant de la primaire écologiste. En cas de défaite, le candidat a déclaré qu’il ne "rejoindrait pas un autre candidat" ni qu’il se "présenterait seul". Il avait évoqué à un moment un possible rapprochement avec Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l’Ecologie. Eva Joly avait assuré après le premier tour qu'elle fera une "large place" à son rival si elle était élu candidate.

Approcher voire dépasser 10%

Auteure d’une campagne interne fortement marquée à gauche, Eva Joly pourrait être tentée de se recentrer pour la présidentielle. "Eva a déjà fait appel aux électeurs centristes et aux déçus du sarkozysme", souligne Yannick Jadot. "Cela ne veut pas dire ‘recentrer’ mais être sur des thématiques moins identitaires".

Un cadre d’EELV explique que "c’était la campagne interne, elle a bien utilisé les marqueurs en s'adressant aux militants alors que Nicolas Hulot a fait l'erreur de déjà parler aux Français", pour justifier la victoire d’Eva Joly.

Dans l’entre-deux tours, Daniel Cohn-Bendit avait estimé qu’Eva "n’a une chance dans cette joute présidentielle que si elle en appelle à un électorat de gauche, mais aussi du centre".

Selon un sondage L2H pour Yahoo publié dimanche, l’ancienne juge d’instruction recueillerait 6% des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle. Un score honorable pour un candidat écologiste (Noël Mamère a été crédité de 5,2% des voix en 2002), mais loin de ses objectifs : approcher voire dépasser les 10%.