Pour Valls, le 49-3 est la faute de… Cambadélis

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Caroline Roux et , modifié à
LES SECRETS POLITIQUES - Manuel Valls demande au premier secrétaire du PS de rendre des comptes suite aux prises de position des frondeurs.

L'INFO.L’exécutif veut tirer les leçons de "l'épisode 49.3". Et surtout comprendre comment il en est arrivé à être contraint d'utiliser cette arme constitutionnelle pour faire passer la loi Macron. Selon les informations d'Europe 1, un homme est particulièrement dans le viseur de Manuel Valls : Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du parti socialiste est clairement accusé de ne pas avoir fait son job.

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Une petite saynète illustre bien cette situation. Mardi matin, au petit déjeuner de la majorité, Jean-Christophe Cambadélis arrive avec la (longue) liste des votes des députés frondeurs. "Tout le monde hallucine. Le travail pour les faire rentrer dans le rang n’avait pas été fait", raconte un ministre présent, qui traduit là la nervosité de Matignon sur le cas Cambadélis.

"Le premier secrétaire doit rendre des comptes". Les amis de Manuel Valls, eux, ne prennent pas de pincettes et canardent à tout-va : "le premier secrétaire doit rendre des comptes", juge un premier. "Il faut qu’il arrête ses combines d’avant congrès", tacle un autre. Un dernier proche du Premier ministre se demande "où est Cambadélis pour défendre Emmanuel Macron ?"

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"Camba" confirme que le ton est un peu "crispé" avec le Premier ministre. Il avait été le premier à parler de la loi Macron comme d’un texte fourre-tout, lui qui se refuse à être un allié docile du gouvernement. Une prise de distance qui explique que Manuel Valls se soit emporté.

Les sanctions attendront. Histoire de calmer un peu la colère de l'exécutif, Jean-Christophe Cambadélis prépare un texte pour le prochain bureau national, mardi, avec de nouvelles règles : ceux qui voteront contre les textes du gouvernement se mettront en marge du parti. En clair, ils seront exclus. Une fermeté que les députés PS avaient déjà réclamée lors de la réunion de mardi, très tendue, qui avait précédé le  (non) vote de la loi Macron. Pourtant, ni François Hollande ni Manuel Valls ne peuvent se permettre débarquer 30 frondeurs et rétrécir ainsi encore un peu plus leur majorité.

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