Policier tué : "30 ans incompressibles"

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Nicolas Sarkozy s'est rendu jeudi à Dammarie-les-Lys où un policier a été tué mardi.

Les assassins de policiers devaient être systématiquement passibles de la réclusion à perpétuité assortie d'une peine de prison incompressible de 30 ans, a estimé jeudi Nicolas Sarkozy.

L'hommage au brigadier-chef Nérin

Prenant la parole au commissariat de Dammarie-lès-Lys, dont un policier a été abattu mardi par des membres présumés de l'ETA, le président a ajouté que la moindre insulte contre des membres des forces de l'ordre devait faire l'objet de poursuites judiciaires.

Si on accepte ces insultes à l'encontre d'un fonctionnaire de police, "ça veut dire qu'on se prépare à accepter par la suite que la même personne soit frappée et que si on accepte que la même personne soit frappée au prétexte qu'il est fonctionnaire, alors qu'on se prépare à ce qu'elle soit blessée et si on accepte ça, on a les assassinats", a-t-il insisté.

En rendant hommage au brigadier-chef Jean-Serge Nérin, qui a été abattu mardi, Nicolas Sarkozy a également évoqué le cas de deux autres policiers tués dans l'exercice de leurs fonctions, l'un fin décembre et l'autre plus récemment à Tarascon dans les Bouches-du-Rhône.

Les textes actuels

Le président a ensuite indiqué qu'il allait travailler avec la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, "pour que la peine réellement perpétuelle, je veux dire les 30 ans, puisse s'appliquer systématiquement pour ceux qui attentent à la vie d'un agent en charge de l'autorité publique". Actuellement, les meurtres de policiers sont passibles de la réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sûreté incompressible de 22 ans.

Les "outrages à agents de la force publique", infraction très utilisée, existent déjà dans le code pénal, ainsi que les "menaces de mort", avec une circonstance aggravante si elles visent un agent de la force publique.

Zapatero assistera aux obsèques

Le président a également assuré que le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, assisterait en sa compagnie aux obsèques du policier.

"Un des membres de cette bande de tueurs est actuellement sous les verrous et nous avons des éléments assez précis qui nous permettront tôt ou tard de retrouver ses complices", a estimé le chef de l'Etat à l'issue de sa visite au commissariat de Dammarie-lès-Lys.

Jean-Serge Nérin, un brigadier-chef de 52 ans, est le premier membre des forces de l'ordre françaises tué par l'ETA. Il sera enterré mardi.