Polanski : Mitterrand et Kouchner irritent l’UMP

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La charge contre les deux ministres est notamment menée par un vice-président de l’Assemblée.

En se disant "surpris, comme beaucoup de Français" des déclarations "un peu rapides" de Frédéric Mitterrand et Bernard Kouchner dans l’affaire Polanski, le vice-président (UMP) de l’Assemblée nationale, Marc Laffineur, s’est taillé un franc succès auprès de plusieurs parlementaires de la majorité, mardi.

Le parlementaire est notamment monté à la charge lors de la réunion des députés du groupe UMP, dans la matinée. "Il n'est pas anormal que la justice puisse demander des comptes et les Français ne comprendraient pas que, que l'on soit artiste grand ou petit, on puise échapper à la justice", a-t-il jugé, récoltant, selon plusieurs participants, les applaudissements des participants.

"Les accusations de viols sur un enfant de 13 ans, ce n'est pas quelque chose d'anodin, quelle que soit la personne qui est soupçonnée d'avoir fait cela", a-t-il persisté, interrogé dans l’après-midi, dans les couloirs de l’Assemblée.

Autre parlementaire qui s’est montrée critique, mardi : la députée Marie-Louise Fort, auteur d'un texte sur la lutte contre l'inceste récemment voté à l'Assemblée. Elle s'est dite "consternée par le soutien qu'apportent un grand nombre de responsables institutionnels et d'artistes à Roman Polanski". Elle a également condamné des "des ingérences dans une affaire de justice entre deux démocraties, les États-Unis et la Suisse".

Enfin, Christian Vanneste, député du Nord, a estimé que Frédéric Mitterrand s'était comporté "davantage comme porte-parole du microcosme médiatico-mondain que comme ministre de la République".

Frédéric Mitterrand avait jugé dimanche sur Europe 1 (écoutez le son) "absolument épouvantable" l'arrestation de Roman Polanski "pour une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens", affirmant que "l’Amérique qui fait peur" venait "de montrer son visage".

Bernard Kouchner a pour sa part indiqué lundi avoir écrit, avec son homologue polonais, à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, pour demander la libération du cinéaste franco-polonais Roman Polanski.
Des voix se sont également élevées en dehors de l'UMP, à l'image de l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit pour qui l'affaire Polanski est un "problème de justice" dans la mesure "où il y a eu viol sur une jeune fille de 13 ans" (écoutez-le), mais également de Jean-Marie Le Pen, qui a demandé la démission des deux ministres.