Parisot : des dépôts de bilan "massifs"

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Charles Carrasco avec agences , modifié à
La patronne du Medef a fait part de son inquiétude sur la situation des entreprises à la rentrée.

Septembre sera "un moment de vérité". L'avertissement est venu de la présidente de l'organisation patronale Medef. Dimanche, Laurence Parisot a fait part de son inquiétude qu'il risquait d'y avoir un très grand nombre de dépôts de bilan dans les entreprises françaises à la rentrée.

Invitée du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien/i>Télé, la patronne des patrons a rappelé que "les trésoreries des entreprises sont toujours mises à mal durant l'été, les carnets de commande n'étant pas suffisamment garnis", ce qui devrait rendre encore plus douloureuse la situation actuelle de nombreuses entreprises.

"60.000" entreprises en moins "par an"

Le nombre des dépôts de bilan pourrait être "significatif", voire "massif", et toucher "les PME et certaines entreprises de taille intermédiaire", a mis en garde la présidente du Medef à la veille de l'ouverture de la conférence sociale.

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"Septembre le moment de vérité" :

"Nous tirons la sonnette d'alarme. Depuis une dizaine d'années, chaque année (la situation) est un peu plus grave", a déploré Laurence Parisot, chiffrant à "en moyenne 60.000 par an" le nombre d'entreprises qui disparaissent en France depuis trois ans.

"Accepter des restructurations"

Laurence Parisot a pris l'exemple américain du soutien à l'industrie automobile en 2008-2009 pour suggérer que l'Etat français agisse. "Il faut tout faire pour que nos marques automobiles françaises puissent surmonter ce moment difficile", a-t-elle martelé.

La condition est, selon elle, que les salariés acceptent les mesures à ses yeux nécessaires, à savoir la fermeture de sites. A l'image de Barack Obama, François Hollande devrait faire comprendre aux ouvriers que certaines usines et certains emplois disparaîtront. "Il faut accepter des ajustements, il faut accepter des restructurations", a-t-elle affirmé au moment où, selon les syndicats, Peugeot pourrait supprimer jusqu'à 10.000 emplois en France et fermer le site d'Aulnay.

"La liberté d'entreprendre"

Alors que s'ouvre la grande conférence sociale lundi, la patronne des patrons, a salué "le temps de la discussion" voulu par le gouvernement Ayrault.

"Il y a une chose unique dans la configuration de cette conférence : tous les acteurs sont impliqués, les syndicats, les chefs d'entreprises, tous les ministres, le Premier ministre et le président de la République. Quand il y avait des sommets sociaux à l'Elysée, dans le mandat de Sarkozy, les ministres n'étaient pas actif, pas partie prenantes à la discussion", a détaillé Laurence Parisot, qui a également réaffirmé sa volonté exprimée dans Le Journal du Dimanche, "d'inscrire la liberté d'entreprendre dans le Constitution".

Un licenciement économique "sécurisé et pacifié"

Laurence Parisot est revenu sur diverses mesures qui, selon elle, soulageraient les sociétés et favoriseraient l'emploi. La présidente du Medef, qui avaitsouhaite que le gouvernement et les partenaires sociaux avancent sur la "flexisécurité" :

Laurence Parisot entend "remettre sur la table" sa proposition d'une "baisse des cotisations patronales et salariales" compensée par une "petite hausse de la TVA et de la CSG".

Elle a renouvelé son opposition à la volonté du gouvernement de créer une loi qui interdit les licenciements boursiers. "C'est un concept que nous ne comprenons pas, qui n'a pas de sens à vrai dire. Mais il y a un enjeu de méthode sur cette idée. Il faut que nous parlions de cette question des ajustements d'effectifs", a précisé Laurence Parisot qui plaide plutôt pour un licenciement économique "sécurisé et pacifié".