PSA : le gouvernement joue les pompiers

Le ministre de l'Industrie Eric Besson et le Premier ministre François Fillon ont profité de la polémique sur des éventuelels fermetrues de'usines PSA pour rappeler le constructeur français à l'ordre.
Le ministre de l'Industrie Eric Besson et le Premier ministre François Fillon ont profité de la polémique sur des éventuelels fermetrues de'usines PSA pour rappeler le constructeur français à l'ordre. © REUTERS
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avec agences
Eric Besson et François Fillon sont intervenus pour rappeler le constructeur français à ses devoirs.

Le gouvernement français ne s’est pas contenté d’observer en spectateur les évolutions de la situation à PSA, après que la CGT a dévoilé jeudi un document de la direction évoquant la fermeture de deux sites de productions du groupe en France, et notamment de l’usine d’Aulnay, en Seine-Saint-Denis. C’est d’abord Eric Besson, ministre de l’Industrie, qui est intervenu dès jeudi, avant que François Fillon, vendredi, n’évoque à son tour l’affaire, avec à la clé un rappel à l’ordre des plus fermes.

 

Dès jeudi donc, Eric Besson avait reçu le président du directoire du constructeur automobile, Philippe Varin, qui lui avait assuré que le document incriminé était caduc et que la fermeture de l’usine d’Aulnay n’était pas d’actualité. S’évitant ainsi la colère du gouvernement. "Ce plan aurait été à mes yeux inacceptable", a en effet déclaré Eric Besson sur RTL. "C'est resté au stade du document de travail et les faits montrent que ce document n'a pas été mis en oeuvre. Vous avez toujours des groupes qui disent : si nous devons baisser nos prix de revient, quels sont les scénarios, quelles sont les hypothèses. Mais entre un scénario et une décision opérationnelle, il y a un monde", a-t-il ajouté.

 

"Redevable à la Nation"

 

De son côté, François Fillon a profité de la polémique pour mettre les choses au point, évoquant sa rencontre probable avec le patron du constructeur ce week-end en marge des 24 Heures du Mans. "Je lui redirai que, compte tenu des aides très importantes que le gouvernement français a apportées à l'industrie automobile française, il n'accepterait pas et ne comprendrait pas" que ces entreprises "ne soient pas redevables à la Nation qui les a aidées", a déclaré le Premier ministre en marge d’un déplacement à Guérande, en Loire-Atlantique.

 

Le Premier ministre faisait référence à l’aide de trois milliards d’euros apportée à l’industrie automobile française au plus fort de la crise, en 2009. Peugeot, comme son concurrent Renault, s'était alors engagé à ne pas fermer de site de production en France. Mais les deux constructeurs ont fini de rembourser ces prêts fin avril et la question de leurs engagements sur l'emploi et les sites semblent désormais sur le point de resurgir. D’autant que l’Etat français n’est pas actionnaire de PSA, et n’a à ce titre aucun droit de regard sur sa stratégie.