Otages : la com’ a minima de Sarkozy

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avec agences , modifié à
Le chef de l’Etat a accueilli avec discrétion les journalistes à leur arrivée en France jeudi.

Nicolas Sarkozy modifie sa communication, y compris dans le cérémonial des retours d'otages. La partition présidentielle a été ultra-discrète, jeudi matin, pour le retour d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, libérés mercredi après 547 jours de captivité.

Aucune prise de parole en présence des otages

Après avoir longtemps entretenu le doute, l'Elysée n'a confirmé qu'à la toute dernière minute la présence sur la base aérienne de Villacoublay du chef de l'Etat et de son épouse Carla Bruni-Sarkozy.

Diffusées par TF1, les seules images d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier descendant de l'avion qui les ramenait de Kaboul, à l'écart du dispositif médiatique "officiel", ont montré un Nicolas Sarkozy attendant patiemment, au bout de la rangée des familles et des officiels, le moment de serrer la main et d'échanger quelques mots avec les ex-otages.

"Le président et son épouse ont ensuite échangé longuement avec eux, autour d'un café", a précisé l'Elysée. Une discussion tenue en présence des familles, des ministres des Affaires étrangères Alain Juppé et de la Défense Gérard Longuet et du président de France Télévisions Rémy Pflimlin.

"Un choix des familles et de la présidence"

Aucune prise de parole en présence des otages. Après un bref communiqué mercredi, le chef de l’Etat ne s'est que brièvement exprimé jeudi lors d'un déplacement dans le Lot-et-Garonne pour exprimer sa joie de la libération des deux journalistes "si lâchement et si injustement retenus" et remercier "tous les services" qui y ont travaillé. Une communication minimaliste assumée. "C'était un choix des familles et de la présidence", a plaidé l'entourage du président.

Cette même réserve avait été observée lors de la libération, en février, de trois des sept otages enlevés au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), reçus sans publicité à l'Elysée. Une retenue alors justifiée par le souci de ne pas entraver les efforts de libération des autres otages français dans le monde.

Par ailleurs, lors d’un conseil des ministres, en janvier 2010, Nicolas Sarkozy avait accusé les reporters d’inconscience. Le président de la République avait jugé "insupportable de voir qu'on fait courir des risques à des militaires pour aller les chercher dans une zone dangereuse où ils avaient l'interdiction de se rendre".