Opé' séduction chez les agriculteurs

© REUTERS
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Le déplacement de Nicolas Sarkozy dans l'Allier a vite pris des allures de meeting de campagne.

En huit mois, c'est le septième déplacement du président sur la ruralité et l'agriculture. Nicolas Sarkozy insiste auprès des agriculteurs. Jeudi il s'est rendu dans l'Allier, pour présider une table ronde sur la situation des éleveurs et visiter une exploitation à Isserpent.

L'objectif de cette visite ? Essayer de dynamiser la cote de popularité du chef de l'Etat - au plus bas - chez les agriculteurs, un électorat pourtant traditionnellement de droite.

Une popularité au plus bas dans la profession

Confrontée à sa plus grave crise depuis 30 ans, la profession a, en effet, vu en 2009 ses revenus dégringoler d'un tiers. En Auvergne, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait d'ailleurs été chahuté lors du sommet de l'élevage en 2009 par des éleveurs en colère face à la stagnation du prix de leur viande. En 2010, le minsitre a purement et simplement annulé sa venue à ce sommet annuel, la situation ne s'étant pas améliorée.

Au dernier salon de l'Agriculture, Nicolas Sarkozy avait lui aussi ignoré la traditionnelle journée d'inauguration, pour ne faire que celle de clôture.

Cherchant cette fois à rassurer, le chef de l'Etat a commencé, jeudi, par énumérer ses priorités pour l'agriculture : la "préférence communautaire, la régulation des marchés, la réforme de la PAC avec plus de justice, c'est-à-dire que les subventions aillent à ceux qui en ont le plus besoin".

La table ronde présidée par Nicolas Sarkozy a, ensuite, vite pris des allures de meeting électoral.

"Omniprésident", "omni-embêtements"

Nicolas Sarkozy, déjà en campagne photo diapo

© REUTERS

"Le matin, quand je me lève, il me faut un moral fantastique parce que, franchement, quand je lis les journaux, à la première page je vais trop vite et à la seconde je vais trop lentement", a ainsi entonné Nicolas Sarkozy, devant un millier de personnes réunies dans le gymnase d'une commune de l'Allier, Le Mayet-de-Montagne.

"Moi je vais vous dire ce qui m'intéresse", a-t-il poursuivi flattant son assistance : "C'est votre jugement à vous parce que les Français sont des gens de bon sens et, en définitive, ils savent qui est au travail et qui parle."

"Les dossiers qui arrivent sur ma table, ce sont vraiment les plus compliqués", a insisté le chef de l'Etat avant d'ironiser : "Etre omniprésident, ça me réserve les omni-embêtements."

En fin de discours, le président a même évoqué, à demi-mots, l'élection présidentielle de 2012. "Pour que la France reste elle-même il faut qu'elle accepte de changer pour s'adapter au XXIe siècle (...). On est capable de gagner cette bataille et moi, mon rôle, c'est de préparer le pays pour que la France gagne une nouvelle fois", a conclu le président.