"On ne s'engueule plus au PS"

Martine Aubry a assuré, samedi à la convention nationale, à Paris, qu'"on ne s'engueule plus au PS !"
Martine Aubry a assuré, samedi à la convention nationale, à Paris, qu'"on ne s'engueule plus au PS !" © REUTERS
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avec agences , modifié à
Martine Aubry et Ségolène Royal se sont affichées ensemble samedi lors de la convention nationale.

Fini les turbulences au Parti Socialiste. La Première secrétaire du Parti Socialiste l’a assuré lors de son discours samedi, à la convention nationale à Paris qui doit entériner le projet sur "l'égalité réelle" : "On ne s'engueule plus au PS. On est d'accord".

Une position que semble partager Ségolène Royal. La présidente de la région Poitou-Charentes a assuré que "rien ne nous divisera", en parlant des socialistes, avant d'aller s'asseoir au côté de Martine Aubry. Cette démonstration de cordialité intervient trois jours après des déplacements simultanés en banlieue des deux femmes, largement interprété comme un nouvel épisode de leur rivalité.

"Il faut une organisation transparente"

Le projet sur "l'égalité réelle" avait suscité de fortes réserves en interne il y a un mois. Des tensions qui se sont ravivées au sein du parti lorsque Ségolène Royal a annoncé sa candidature pour les primaires socialistes, il y a deux semaines. Une annonce jugée prématurée par le PS et qui a donc pris de court Martine Aubry, qui faisait état jusque-là d’un pacte à trois : Aubry-Royal-Strauss-Kahn.

Samedi, Martine Aubry a patronne du PS a fait une mise au point sur les primaires. Pour "réussir ce grand rendez-vous, il nous faut une organisation irréprochable et transparente. Cela suppose de respecter le calendrier, cela suppose que les idées précèdent les ambitions", a-t-elle dit. Le calendrier des primaires, en vue de la présidentielle de 2012, prévoit un dépôt des candidatures en juin et un vote sur les candidats en novembre prochain. Ségolène Royal a pris… beaucoup d’avance !

Mais la patronne du PS s’est aussi voulue offensive et rassembleuse. "Aujourd'hui, le PS est uni et a des propositions. Trop de propositions ? formidable !", a lancé Martine Aubry. Elle a affirmé que les socialistes avaient "commencé à dessiner une autre France", et promis qu'ils mèneraient une politique "juste et ambitieuse" en cas de victoire en 2012.

"Pas de guerre froide"

Pressée de questions sur une "guerre froide" qui l'opposerait à Martine Aubry, Ségolène Royal a répliqué en riant : "Il n'y a ni guerre froide, ni guerre chaude !". "Sachez bien que nous serons unies et que rien ne nous divisera", a-t-elle assuré, ajoutant que "l'union est en marche et ceux qui comptent sur la division des socialistes en seront pour leurs frais".

Fillon "vit dans un autre monde, loin des Français"

"Nous sommes à la fin d'un système", dans "une espèce d'entre-deux", a déclaré Mme Aubry. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, "décourage, divise, démolit. Il y a eu trop de promesses, trop de mensonges, pas de résultats et tellement d'injustices", a-t-elle lancé. "Changer les rails, changer de direction, c'est l'ambition" du parti socialiste qui a "beaucoup travaillé cette année".

Le première secrétaire du parti a aussi dénoncé "le gouvernement tout-va-bien-Madame-la-marquise" de François Fillon qui reste, selon elle, sourd aux problèmes des Français. Pour Martine Aubry, l'équipe de François Fillon "vit dans un autre monde, loin des Français".

La maire de Lille a critiqué la gestion du conflit des retraites dans les raffineries et, cette semaine, celle des fortes chutes de neige sur l'Ile-de-France. Elle est également revenue sur les propos de Brice Hortefeux, lors de la condamnation vendredi de sept policiers.