"A l'heure où je vous parle, ce n'est pas un mystère, Martine Aubry m'a proposé d'entrer à la direction, avec quelques autres", a affirmé le député PS Pierre Moscovici à des journalistes, quelques heures avant le Conseil national sous haute tension. L' ancien ministre a précisé : "Je suis candidat à m'investir dans la rénovation intellectuelle du Parti".
Le député du Doubs a cependant posé ses conditions. "Une chose est claire : je veux garder ma liberté de pensée, j'ai passé l'âge des caramels mous. Je veux une part de latitude, de liberté, d'initiatives. Je resterai au secrétariat solidaire, loyal mais libre".
"La question des primaires doit être posée", explique-t-il, en plaidant pour "des primaires ouvertes aux Français". Il suggère de les "organiser en juin ou septembre 2011". Pierre Moscovici juge également "indispensable que des personnalités du PS qui ont du poids ne soient pas laissées en lisière" comme Bertrand Delanoë, Ségolène Royal, Laurent Fabius ou François Hollande, et préconise "une sorte de conseil politique, de conseil des sages avec peu de personnalités pour permettre d'harmoniser les positions".
Au lendemain du désastreux scrutin des européennes et six mois après le congrès de Reims qui l'a intronisée première secrétaire, Martine Aubry a promis lundi d'"accélérer le mouvement" de rénovation. Pour le moment, les socialistes ne réclament pas la tête de leur patronne, mais veulent, eux aussi, un changement radical d'orientation politique et de méthode.
L'heure de vérité doit sonner mardi avec la réunion du Conseil national à 17h dans un grand hôtel parisien, en principe à huis clos. Des explications de texte au couteau sont attendues.