Rebondissement dans l'affaire de la mort de Taoufik El-Amri, cet ouvrier tunisien retrouvé noyé au mois de novembre dans le Canal Saint-Félix à Nantes. Un sans domicile fixe de 34 ans a été arrêté et mis en examen. Ce SDF était lui aussi tombé à l'eau, cette nuit-là, "au même endroit et au même moment présumé" que Taoufik El-Amri. Coïncidence troublante pour les policiers, d'autant que ce marginal était déjà connu pour des actes de violence et des vols. Il a donc été mis en examen pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le suspect a nié avoir eu une altercation avec l'ouvrier tunisien. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Cette affaire avait initialement provoqué une polémique sur le rôle de la police, car Taoufik El-Amri avait été contrôlé le 22 novembre en état d'ébriété, mais n'avait pas été pris en charge. Son corps avait été retrouvé dans le canal trois semaines plus tard, avec un taux de 3,74 g d'alcool par litre de sang. Les trois policiers ont été suspendus et mis en examen pour "délaissement dans un lieu quelconque d'une personne hors d'état de se protéger en raison de son état physique". Ils étaient censés, aux termes du règlement policier, placer Taoufik el-Amri en cellule de dégrisement. La mise en cause de policiers dans cette affaire a provoqué la colère des syndicats de police, qui soulignent qu'il est impossible matériellement aux gardiens de la paix d'appliquer le règlement qui impose la prise en charge des personnes en état "d'ivresse manifeste".