Mélenchon fustige "la gesticulation" de Sarkozy

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le candidat du Front de gauche a critiqué sur Europe 1 les annonces du président sur Schengen.

"Nicolas Sarkozy a chauffé la salle avec quelque chose qui ne tient pas debout (…) Tout ça, ce sont des phrases pour chauffer la xénophobie des gens". Pour le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, invité de la matinale spéciale d'Europe 1 lundi matin, les propositions de Nicolas Sarkozy sur l’espace Schengen, relèvent "de la gesticulation". Le président-candidat  a menacé dimanche de sortir la France de l'espace européen sans frontières s'il n'obtenait pas une réforme de fond, qui est en réalité déjà en cours à Bruxelles et vise à permettre de renforcer les contrôles en cas d'immigration massive.

S'attaquer à la circulation des marchandises

Après avoir dit et redit que les propositions de Nicolas Sarkozy, "c’est du pipeau", Jean-Luc Mélenchon a indiqué qu’on ne pouvait pas résoudre, selon lui, le problème de l’immigration de manière purement mathématique. "On ne peut pas régler les situations hors du commun avec des méthodes ordinaires, vous ne pouvez pas prévoir une révolution et des milliers de gens qui quittent leur pays", a indiqué, à titre d’exemple, le candidat du Front de gauche. Par ailleurs, a-t-il ajouté, "il y a la vie ordinaire", "des milliers de gens quittent leur pays pour aller vers d’autres pays".

Pour Jean-Luc Mélenchon, un contrôle des migrations au sein de l’Union européenne passe nécessairement par une meilleure répartition économique entre les pays membres. "Il faut arrêter d’avoir des procédés économiques et commerciaux qui font partir les gens", a martelé le candidat du Front de gauche à la présidentielle, estimant qu’il vaudrait mieux s’attaquer "à la circulation des marchandises entre l’Union européenne et le reste du monde".

Quand Sarkozy "facilite le travail" de Mélenchon

Enfin, non sans humour, Jean-Luc Mélenchon a reconnu que Nicolas Sarkozy lui "facilitait le travail". "Nicolas Sarkozy me facilite le travail car une bonne campagne, c’est faire avancer une idée. Or, c’est le Front de gauche qui défend depuis le début le principe de désobéissance à l’égard de l’Europe", a fait remarquer le candidat du Front de gauche. "La France vient de dire, par l’intermédiaire de son président, qu’il est normal - lorsqu’une décision européenne s’applique - qu’une grande Nation comme la nôtre désobéisse, si cela ne correspond pas à l’idée raisonnable qu’elle se fait du Bien commun", s’est félicité Jean-Luc Mélenchon.

Le candidat du Front de gauche a toutefois estimé que Nicolas Sarkozy n'était "pas cohérent" au sujet de l’Europe. "Depuis quelques années, et en particulier s'agissant du cas pathétique de Nicolas Sarkozy, les Français ayant voté 'non' au référendum en 2005, il a fait passer le Traité de Lisbonne qui est la même chose, il leur a fait dire 'oui'. Donc, nous avions avec Nicolas Sarkozy un cas particulier de servilité européenne extraordinaire".