Mélenchon-Laurent, bientôt le divorce

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - Les dirigeants du Front de gauche ne se parlent plus et refusent même d’apparaître ensemble.

L’INFO. "Les histoires d’amour finissent mal, en général". Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent n’échappent pas à la règle. Après le très bon score réalisé par le premier lors de l’élection présidentielle, le Front de gauche se rêvait un destin doré. Sauf que, un an et demi plus tard, selon Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, les deux hommes sont au bord du divorce.

Guerre des rouges au Front de gauchepar Europe1fr

Ils refusent de s’afficher ensemble. La rupture est consommée, mais le divorce est-il inéluctable pour autant ? "On espère ne pas en arriver là", glisse un mélenchoniste, abattu par le climat actuel. Les deux leaders du Front de gauche, Pierre Laurent à la tête des communistes, et Jean-Luc Mélenchon leader du Parti de gauche, ne s’adressent plus la parole. Et refusent catégoriquement d’apparaître sur la même photo. Pire, les deux hommes ont décidé de ne plus siéger dans le même groupe au parlement européen. Dernière anecdote qui illustre le malaise actuel : les deux formations sont à couteaux tirés et cherchent en ce moment même un accord pour fixer les règles d’utilisation du logo commun "Front de gauche". Comme d’autres se battent pour se partager l'argenterie…

Comment en sont-ils arrivés là ? La rupture était inévitable et tous les acteurs devaient bien s’en douter. Alors que les élections municipales approchent à grand pas, les communistes, comme toujours, se rapprochent du grand frère socialiste en vue de signer des accords pour préserver quelques municipalités. A Paris, Pierre Laurent, le patron du PCF, va ainsi faire estrade commune avec Anne Hidalgo. Inacceptable pour Jean-Luc Mélenchon, qui a quitté le PS avec l’ambition de faire chuter la social-démocratie. Et comment étriller le gouvernement aux européennes - son objectif -  si ses alliés communistes ont des intérêts électoraux communs avec le PS aux municipales ? Le tribun du Front de gauche voulait faire de 2013 SON année, espérant unir autour de son nom la gauche de la gauche. Pour le moment, il n’a réussi qu’à braquer les vieux communistes. Ou quand le pragmatisme électoral des communistes s’oppose au jusqu’auboutisme de l’ancien sénateur socialiste.