Mariage gay : à droite, certains hésitent

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Le 13 janvier prochain, à l’UMP comme au FN, certains élus ne manifesteront pas.

Jean-François Copé compte sur la manifestation anti mariage pour tous, le 13 janvier prochain, pour frapper un grand coup et montrer à la majorité que le principal parti d’opposition est de retour. Mais dans son parti, tous ne sont pas sur la même longueur d’ondes.

La position officielle de l’UMP. Le 5 décembre dernier, le président élu annonçait le lancement "à compter de cette semaine d’un groupe de pilotage pour préparer la mobilisation de l'UMP" afin de "contribuer à préparer, pour la part qui est la sienne, la manifestation du 13 janvier". Cette démonstration "est pour [lui] un rendez-vous populaire majeur", insiste Jean-François Copé, qui appelle "les militants et sympathisants de l'UMP à être des acteurs clefs pour le succès de cette manifestation".

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Henri Guaino 04/01/2013

Les hésitants. Les mots sont d’Henri Guaino, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy. Ils datent de mi-décembre, mais le gaulliste n’a pas changé d’avis depuis, malgré le lobbying effréné du camp Copé, qui mobilise jusque dans les fédérations. Ainsi, vendredi 3 janvier sur Europe 1, le conseiller spécial de l’ancien président annonce qu’il sera certes présent à la manifestation du 13 janvier, mais il n'y restera "que s’il n’y a pas de dérapages, d’outrances". Une habile façon de ne pas se sentir concerné par d’éventuels débordements.

Nathalie Kosciusko-Morizet, qui plaide pour une alliance civile pour les homosexuels, hésite encore sur la conduite à tenir : "pour ce qui est de la manif du 13 janvier, j'attendrai de voir quels sont les slogans en quelque sorte, les mots d'ordre. Dans une manifestation comme ça, ce n'est pas forcément l'idéal que les acteurs politiques soient là au premier rang (...) Cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas y aller en tant que personne", estimait la députée de l'Essonne au micro de France Inter, jeudi.

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Laurent Wauquiez

Ce sera sans eux "La place d'un élu, n'est pas dans une manifestation". Certains vont encore plus loin que le méfiant Henri Guaino. Et pas n’importe lesquels. Laurent Wauquiez, que l’accord entre Copé et Fillon devrait faire grimper au poste de vice-président du parti, estime ainsi que "la place d'un élu n'est pas dans une manifestation. Notre job c'est de nous battre dans l'hémicycle. La récupération politique de cette manifestation, ce n'est pas le meilleur service à lui rendre", déclarait-il à France Info courant décembre. La manifestation, ce sera donc sans lui.

Arnaud Robinet, député et conseiller général de la Marne, a déjà fait son choix, et ce sera sans lui : "la manifestation, elle est là pour les associations, les Français et je ne suis pas sûr qu'un parti ait véritablement sa place", a-t-il asséné, toujours sur France Inter. Axel Poniatowski, député UMP du Val-d'Oise, ne le contredira pas et ne défilera pas non plus car "il faut éviter ­toute stigmatisation sur le sujet".

marine le pen

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Le FN tarde à se positionner. La patronne hésite sur la conduite à tenir, mais pour d'autres raisons. Pas question pour Marine Le Pen de donner l’impression de marcher dans les pas de Jean-François Copé. Le FN se décidera au terme d'une réunion du bureau politique, une semaine avant. "Même si je vais manifester, ce que je n'ai pas encore décidé, je le ferai pour dire: ‘Attention, il y a d'autres sujets qui sont des sujets bien plus importants que cela’," expliquait-elle au Figaro juste avant Noël.

Son bras droit, lui, a déjà tranché. Sur Europe 1, Florian Philippot a ainsi indiqué qu'il ne prendrait pas "personnellement" part à la manifestation, tout en rappelant que, collectivement, la "position [du FN] est très bien connue, nous sommes contre le mariage homosexuel. Contrairement à l'UMP, ce n'est pas chez nous qu'il y a des divisions sur le sujet", a-t-il ensuite affirmé, en assurant qu'"à l'UMP environ 25 % du groupe votera pour ce mariage homosexuel à l'Assemblée".