MAM : chronologie d’une polémique

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avec agences , modifié à
Sept semaines de révélations crescendo ont eu raison de MAM au Quai d’Orsay.

27 février 2011 : Michèle Alliot-Marie annonce sa démission en fin d'après-midi. Son sort s'est scellé en un week-end. Nicolas Sarkozy aurait pris sa décision dans la soirée de vendredi à samedi.

16 février 2011 : la polémique sur les vacances en Tunisie de la ministre et ses proches prend une tournure financière. Pendant leur séjour tunisien, le père de Michèle Alliot-Marie a investi dans l'un des complexes immobiliers en cours de construction d'Aziz Miled révèle le Canard enchaîné.

Le père de MAM, Bernard Marie, 92 ans, affirme avoir mené seul cette opération immobilière. "C'est privé et cela ne concerne en rien ma fille", dit-il sur Europe1.

L'opposition réclame à nouveau la démission de la ministre des Affaires étrangères. Le gouvernement soutient toujours du bout des lèvres la ministre, mais pour la majorité, encore traumatisée par l’épisode Woerth, c’est la goutte d’eau. "Je pense qu’il faut qu’elle quitte le gouvernement", déclare, par exemple, sur Europe 1 le député UMP Bernard Debré.

15 février 2011 : Michèle Alliot-marie, qui affirmait n'avoir eu aucun "contact privilégié" avec Ben Ali avant sa fuite, lui a téléphoné pendant son séjour en Tunisie, révèle le site Mediapart.

La ministre relativise : elle dit l’avoir appelé en sa qualité de ministre des Affaires étrangères comme elle le fait souvent avec d’autres chefs d'Etat ou ministres étrangers.

6 février 2011 : l’affaire du jet d'Aziz Miled rebondit. Son usage ne s’est pas limité à un court trajet, révèle le Nouvel Observateur. Michèle Alliot-Marie l’a aussi emprunté pour une excursion au sud du pays.

Devant les critiques de son propre camp, la ministre finit par faire son mea culpa. "Quand on est ministre, on l'est '24 heures sur 24''" admet celle qui arguait quelques jours auparavant : "quand je suis ministre, je suis ministre. Quand je suis en vacances, je peux avoir des amis".

MAM assure aussi, sur Europe1, que tant qu'elle sera ministre, elle ne remontera plus à bord d'un avion privé "quelle que soient les circonstances". Les jours qui suivent, Michèle Alliot-Marie semble redorer son blason diplomatique en fustigeant le refus du Mexique de transférer en France Florence Cassez.

2 février 2011 :le Canard enchaîné révèle que la ministre des affaires étrangères a passé fin décembre des vacances en Tunisie alors que le pays était déjà en proie à des manifestations. Son compagnon, Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, et ses parents étaient du voyage.

Plus grave, toujours selon le Canard, MAM a profité, lors de ce séjour, du jet privé d'un homme d'affaires tunisien proche de Ben Ali, Aziz Miled.

MAM se défend : Aziz Miled ? "Une victime plus qu'autre chose" du clan Ben Ali, selon elle. Le trajet à bord de son jet ? Aziz Miled lui aurait proposé "de voyager avec lui, car il avait des places, plutôt que de faire deux heures de voiture".

Pas convaincue, l’opposition appelle à nouveau à sa démission mais le porte-parole du gouvernement François Baroin juge l'affaire "close".

11 janvier 2011 : Michèle Alliot-Marie déclenche un tollé dans l’opposition en déclarant à l’Assemblée nationale que les forces de sécurité françaises pourraient permettre de "régler des situations sécuritaires comme celles de la Tunisie. Les émeutes en Tunisie ont déjà alors fait plusieurs dizaines de morts. Trois jours plus tard, Ben Ali quittera le pouvoir.