Il y a embouteillage dans les librairies : jeudi, sortent lesmémoires de Jacques Chirac, intitulés "Chaque pas doit être un but". Le même jour, le socialiste François Hollande publie Droit d'inventaires, ma part de vérité au Seuil. Et le 18 novembre, est attendu en librairie 15 mois et 5 jours entre faux gentils et vrais méchants de l’ancien ministre Yves Jégo chez Grasset. Tous ces ouvrages ne seront pas des succès de librairies mais les maisons d’édition y trouvent leur compte.
Avec Chaque pas doit être un but, les Editions Nil disent espérer 230.000 exemplaires vendus. C’est plus que les 80.000 ventes faites par François Bayrou avec Abus de pouvoir chez Plon. Mais c’est moins que Conversation de Bernadette Chirac qui a séduit 500.000 lecteurs depuis sa sortie en 2001.
Parmi les contre-performances de ces dernières semaines :La Princesse et le Président de Valéry Giscard-d’Estaing. Trop décevant, analyse Didier Timmermans, libraire à la Fnac. C’était "un roman avec assez peu de révélations et surtout de la fiction plutôt qu’un document", explique ce spécialiste.
Du côté des bonnes surprises :Tu viens ? de la secrétaire d’Etat à l’économie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet chez Gallimard, un livre de réflexion sur l'écologie et le numérique, ou Le panier de crabes, récit de Véronique Vasseur sur sa courte expérience en politique.
Au rayon politique, les maisons d’éditions prennent en fait des risques calculés. En imprimant par avance peu d’exemplaires et en considérant qu’il s’agit avant tout d’une question de prestige. "Quand c’est un auteur que j’édite depuis longtemps, qui est un peu un auteur maison, je trouve normal d’éditer un livre quand ça l’arrange aussi. Ça marche toujours un peu, ça donne une bonne image parce que la maison est citée. Et l’homme politique, en général, est quelqu’un d’intéressant", explique Muriel Beyer qui a édité chez Plon Bernadette Chirac ou … Patrick Devedjian par exemple.