Les Verts seront-ils au gouvernement ?

Cécile Duflot, Eva Joly et Jean-Vincent Placé lors du meeting de François Hollande, le 27 avril à Limoges
Cécile Duflot, Eva Joly et Jean-Vincent Placé lors du meeting de François Hollande, le 27 avril à Limoges © Maxppp
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avec AFP , modifié à
Les écologistes doivent voter mardi le principe d'une participation gouvernementale.

La balle est dans leur camp. Ou presque. Le conseil fédéral d'Europe-Ecologie-Les Verts est réuni lundi pour décider du principe d'une entrée au gouvernement que doit former prochainement le nouveau président François Hollande. Le vote, lui, doit intervenir mardi.

Pour Cécile Duflot, le choix est déjà fait. "Le gouvernement qui vient, la majorité qui vient, doit être celle de l'audace, du changement, nous devons faire ce pari" et "passer clairement à une écologie de l'action et de la responsabilité", a affirmé la secrétaire nationale devant quelque 200 délégués EELV réunis à Créteil. Ce vote devrait être "archi-majoritaire", estime la direction.

Une "responsabilité historique"

Cécile Duflot a dit la "fierté des écologistes à avoir apporté leur pierre" à la victoire car "51,6% (total de François Hollande) moins 2,3% (le score d'Eva Joly), ça ne fait pas 50%! [...] En ayant peur de décevoir, on n'ose rien faire", a lancé la candidate aux législatives à Paris, appelant à une "responsabilité historique". "C'est vous qui prendrez cette décision en conscience", "permettez-moi de vous proposer un cap et un chemin", on a "l'obligation au moins d'essayer", a-t-elle insisté.

Mais, a-t-elle prévenu, "ne cherchons pas le pouvoir pour le pouvoir, mettons l'écologie au pouvoir pour transformer le pouvoir" sans "se bercer d'illusion car rien ne sera facile". Évoquant la question du nucléaire, source de tensions entre les écologistes et les Verts, la secrétaire nationale a rappelé qu'il faudrait être "capable d'imposer le débat dans ce pays", mais surtout ne pas aller au gouvernement "à reculons ou par obligation".

Ne pas rester "sur le quai de la gare"

Un discours largement au diapason avec celui de l'ancienne candidate à la présidentielle, Eva Joly. " Croire qu'en restant sur le quai de la gare nous aurions davantage d'influence est une vue de l'esprit. Sans ministres issus d'EELV au sein du gouvernement, les écologistes aboieront et la caravane du productivisme continuera son chemin comme si de rien n'était", a souligné Eva Joly. "On dit de François Hollande que c'est un homme de synthèse. Et bien je l'appelle à faire une synthèse politique nouvelle entre le meilleur de la tradition socialiste et le meilleur de l'innovation écologiste", a lancé l'ex-prétendante à la magistrature suprême.

Parmi les responsables écologistes pressentis pour faire leur entrée dans l'équipe gouvernementale du président socialiste figurent Dominique Voynet, Jean-Vincent Placé, Yannick Jadot, Cécile Duflot mais aussi Eva Joly en personne.