Le retour programmé de Ségolène Royal

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VENT EN POUPE - L’ancienne compagne du chef de l’Etat pourrait intégrer le gouvernement avec le remaniement.

Pour ceux qui ne suivent la politique que les jours d’élections, la métamorphose de Ségolène Royal vous a certainement frappée. En juin 2012, elle était en pleurs après avoir été sèchement battue par le dissident socialiste Olivier Falorni aux élections législatives, à la Rochelle. Dimanche soir sur France Télévisions, elle n’a pas manqué d’assurance lors de la soirée électorale, et ce malgré la gifle reçue par le PS aux élections municipales. Moins de deux ans après son terrible échec, elle fait désormais partie des grandes favorites pour le remaniement. Retour sur ce fabuleux come-back.

Du chemin depuis ses larmes. Le 17 juin 2012, Ségolène Royal essuie sa plus grosse défaite en politique. Elle est très sévèrement battue par le dissident socialiste Olivier Falorni, lui-même soutenue par Valérie Trierweiler dans un mémorable tweet. En ne recueillant que 37,03% des voix au second tour, l’ancienne finaliste à la présidentielle craque. Devant les caméras de télévision, Ségolène Royal ne peut cacher son immense déception.

Car, avant ce revers, elle faisait partie des prétendantes au Perchoir. Battue, elle n’est quasiment plus rien. Elle conserve la présidence de la région Poitou-Charentes mais fait une croix sur ses ambitions nationales. Pendant plusieurs mois, personne ne sait vraiment ce qu’elle devient. Huit mois après sa défaite aux législatives, François Hollande la nomme finalement vice-présidente de la Banque publique d’investissement (BPI). Un lot de consolation en attendant des jours meilleurs.

Elle a toujours gardé la cote. Très affaiblie politiquement, Ségolène Royal n’a en revanche jamais perdu le soutien de ses fans. Partout où elle passe, on lui sourit, lui glisse des mots d’encouragements. Dernier exemple en date au salon de l’Agriculture où Europe1.fr l’avait suivi. "On l’aime bien Ségolène, on aimerait la voir plus souvent", lâchait un de ses fans. "Une finaliste à la présidentielle reste toujours incontournable", expliquait de son côté Christian Delporte, auteur de "Come-back, ou l’art de revenir en politique", dans les colonnes du Figaro.

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Et sans Trierweiler, elle reprend espoir. L’animosité évidente que lui vouait l’ex Première dame Valérie Trierweiler n’a pas facilité la vie de Ségolène Royal. Depuis l’élection de François Hollande, elle était clairement son ennemi n°1. La rupture du président a changé la donne. "La fatwa est levée", lançait un proche de Royal dans les colonnes du Parisien, le mois dernier.

Une campagne souterraine. Pendant sa traversée du désert, Ségolène Royal l’a joué très finement. Elle est d’abord restée fidèle au président, ne contestant aucune des mesures les plus importantes. Sans pour autant perdre son franc-parler. En témoigne sa sortie face au ministre de l’Economie Pierre Moscovici, dimanche soir sur France Télévisions.

Depuis quelques mois, ses proches ont senti le vent du changement. Ils ont donc soufflé dans le même sens et de plus en plus fréquemment. "Elle mérite sa place au gouvernement. C'est une grande femme d'Etat", expliquait le mois dernier  le ministre de l'Agroalimentaire Guillaume Garot. Elle-même avait trouvé une formule pour parler à demi-mot de son éventuel retour : "entrer dans le dispositif du président".

Quel ministère ? Selon des informations d'Europe 1, le retour de Ségolène Royal dans l'exécutif serait déjà acté depuis plusieurs semaines. Pour Le Parisien, l’actuelle présidente de la région Poitou-Charentes pourrait devenir garde des Sceaux ou prendre la tête d'un super-ministère Education-Culture-Jeunesse. Pour Royal, le changement, c’est donc très probablement pour maintenant.

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