Le ralliement de Villiers irrite au sein de la majorité

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Jean-Marie Bockel et Christine Boutin sont sceptiques au sujet de leur collaboration avec Philippe de Villiers au sein de la majorité.

L’arrivée de Philippe de Villiers au sein du comité de liaison de l’UMP fait grincer les dents de certains de ses membres. Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, et Jean-Marie Bockel, président de La Gauche moderne, appartiennent à cette structure qui vise à coordonner les mouvements qui soutenant l’UMP en vue des élections régionale de 2010. Tous deux ont dénoncé mardi une union contre-nature avec le président du Mouvement pour la France.

"Mélanger l’eau et le feu, en général, ça ne marche pas très longtemps", s’est ainsi agacée Christine Boutin, dans une interview publiée lundi dans Le Parisien. "La dimension sociale, qui est très forte au Parti Chrétien-démocrate, ne se retrouve pas chez les nouveaux venus. Je suis favorable au vote des étrangers aux municipales, je ne suis pas certaine que Villiers le soit."

Jean Marie-Bockel a lui concédé, sur Europe 1, qu’il "n’aurai[t] pas imaginé" se retrouver un jour dans la même association politique que le président du MPF. "Travailler avec Philippe de Villiers, ce n’est pas quelque chose d’anodin. Nous avons tout de même eu, par le passé, un certain nombre de différences importantes." Il faudra "trouver un terrain d’entente, a expliqué le secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Justice. Tout cela ne coule pas de source."

Nicolas Sarkozy étoffe un peu plus sa machinede guerre pour 2010 et 2012, en réunissant anciens socialistes, nouveaux centristes, chrétiens-démocrates, souverainistes et chasseurs. Et à ceux qui s’interrogent sur les points communs entre les protagonistes de cette union hétéroclite, un ministre répond crûment : "Mais n’en cherchez pas, il n’y en a pas ! La seule chose qui les rassemble, c’est l’envie d’être dans le camp des gagnants."

"Si une allergie existe, elle sera passagère", assure le porte-parole de l’UMP Dominique Paillé, qui promet que tout le monde aura sa part du gâteau au sein du comité de liaison. Jean Marie-Bockel tente d’expliquer que "les meilleures amitiés, c’est comme les meilleurs mariages, ce sont des mariages de raison, c'est-à-dire qu’on sait pourquoi on est ensemble". En l’occurrence, on a plutôt l’impression d’assister à un mariage forcé.

Europe1.fr Avec Yaël Goosz