Le premier geste du présidentiable Hollande

© MAXPPP
  • Copié
avec Camille Langlade, envoyée spéciale à Asnières , modifié à
Le socialiste est allé rendre hommage aux victimes algériennes de la répression de 1961.

C'est une première sortie symbolique qu'a effectuée François Hollande. Fraîchement désigné candidat socialiste à l'élection présidentielle, il s'est rendu lundi à Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, pour rendre hommage aux victimes de la répression de la manifestation algérienne du 17 octobre 1961.

Depuis le pont de Clichy, le visage grave, François Hollande a jeté à la Seine une rose pour commémorer les cinquante ans de ce triste épisode de l'Histoire.

"Maintenant que je suis candidat, ça a du sens"

Ce déplacement, qui a duré une heure, avait été préparé en toute discrétion et bien avant de connaître l'issue de la primaire. "Quel que fut le vote d'hier, j'aurais été là, parce que je le voulais", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1. "Maintenant, je suis aussi présent comme candidat à l'élection présidentielle, ça a du sens", a-t-il ajouté.

Avec cette prise de position, le candidat socialiste se démarque totalement du président de la République, qui a refusé de reconnaître la responsabilité de la France dans cet événement.

Manifestants algériens jetés dans la Seine, tués par balles ou morts le crâne fracassé par des manches de pioche ou des crosses de fusils : 50 ans après, une chape de silence officiel pèse toujours sur la sanglante répression de cette manifestation à l'appel du FLN à Paris, le 17 octobre 1961 qui avait fait officiellement 3 morts et 64 blessés.

Selon un bilan officieux, 200 victimes seraient à dénombrer, voire "plusieurs centaines" selon Jean-Luc Einaudi, qui a levé le voile sur cette tragédie en publiant en 1991 La bataille de Paris.

"Une marque incroyable et inestimable"

"Le fait qu'un homme politique de cette importance soit là, ce matin à la première heure, devant précisément le lieu où s'est déroulé la plus importante des tragédies, est pour moi une marque incroyable et inestimable", a commenté l'historien Benjamin Stora au micro d'Europe 1.

Après ce déplacement d'une heure à Asnières, François Hollande, les traits tirés au terme d'une primaire éprouvante, s'est rendu à l'Assemblée nationale pour s'entretenir avec son équipe sur la campagne à mener et panser les plaies au sein du PS.