Le diesel est-il responsable de plus de 40.000 décès prématurés par an ?

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Kim Biegatch et Laurent Guimier
FACT-CHECKING - Noël Mamère affirme que le gazole tue 42.000 personnes chaque année. Vrai ou faux ? 

LA PHRASE –Le gouvernement augmentera-t-il les taxes sur le diesel ? Après le cafouillage de ces derniers jours entre les ministres, Noël Mamère était invité à s’exprimer sur le sujet sur Europe 1. Et l’écologiste n’a pas manqué de présenter des arguments de poids. Il a rappelé que le carburant préféré des Français pollue mais aussi qu’il tue. Selon lui, le diesel serait responsable de 42.000 décès prématurés par an. Mais aussi de dépenses de santé faramineuses pour la sécurité sociale : 60 milliards d’euros chaque année. 

 >> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :

 

Il ne fait désormais aucun doute que les moteurs diesel sont dangereux pour la santé. En juin 2012, l’Organisation mondiale de la santé a classé les gaz d’échappement des moteurs diesel comme cancérogènes pour l’homme. 

Depuis plusieurs années, les scientifiques de la Commission européenne étudient en parallèle l’impact des particules fines sur la population. Et ils tentent de recenser le nombre de patients qui auraient vécu plus longtemps s’ils n’avaient pas inhalé ces particules. Le chiffre de 40.000 morts prématurés par an est juste. Sauf qu’il ne s’applique pas qu’aux gaz rejetés par les moteurs diesel. 

D’après le ministère de l’Ecologie, le chauffage par le bois est le premier pourvoyeur de ces polluants invisible. Viennent ensuite les fumées des usines et en troisième position seulement les voitures diesel. En réalité, 14% seulement des particules fines sont relâchées dans l’atmosphère par les voitures. Si le gazole provoque bien des milliers de morts prématurées par an, elles ne sont pas aussi nombreuses que Noël Mamère veut le faire croire.

Concernant le coût pour la sécurité sociale, là encore, l’écologiste gonfle les chiffres. Le dernier rapport sur la question a été publié en juin 2012 par le ministère de l’Ecologie. Il additionne trois éléments : la facture du traitement des cancers, la facture du traitement des maladies non mortelles comme les allergies et le coût pour la sécurité sociale des arrêts de travail. Le coût total de la pollution de l’air s’élève de 20 à 30 milliards d’euros par an. Soit entre 400 et 500 euros par Français. Bien loin donc des 60 milliards annoncés.