Le débat se joue aussi sur le Web

Sur Internet, les camps des deux candidats sont prêts à en découdre.
Sur Internet, les camps des deux candidats sont prêts à en découdre. © REUTERS
  • Copié
, modifié à
"Ripostes party" contre "soirées ripostes"… Le PS et l’UMP se rendront coup pour coup sur la Toile.

Mercredi soir, tandis que François Hollande et Nicolas Sarkozy s’affrontent, probablement sous les yeux d’un tiers des Français, une autre bataille, virtuelle celle-là, se joue en parallèle. Très actives sur le Web, les deux équipes des candidats ont chacune concocté un programme spécial sur Internet.

Un programme spécial, mais pas franchement différents l’un de l’autre. D’un côté, au PS, on organise des "ripostes parties" un peu partout en France, dont la principale aura lieu à Paris, à La Bellevilloise, dans le 20e arrondissement. De l’autre, à l’UMP, on organise des "soirées ripostes", un peu partout en France, dont la principale aura lieu à Paris, au siège de l’UMP, dans le 15e arrondissement. Le but est d’inonder les réseaux sociaux, Twitter en particulier, de commentaires ou de saillies à l’encontre de l’adversaire, pour tenter d’influencer les journalistes comme les internautes.

#votehollande contre #avecsarkzoy

A chaque fois, le même concept : une salle haut débit, des connexions aux réseaux sociaux ("Twitter, Facebook, blogs…", même énumération dans les deux cas) et un maximum de billets et autres commentaires sur le grand débat entre les deux finalistes de l’élection présidentielle. Une différence notable tout de même : poursuivre la soirée version pro-Hollande sur Twitter, il faudra utiliser le hashtag #votehollande. Pour les pro-Sarkozy, ce sera #avecsarkzoy.

"On rassemble dans un même lieu des activistes numériques", précise Ambre Cerny, de l’équipe Web du candidat socialiste, jointe par Europe1.fr. "Quand François Hollande parle, on relaye ses propos, et quand c’est Nicolas Sarkozy qui s’exprime, on fait du ‘fact-checking’, on essaye de renvoyer vers des liens qui prouvent qu’il ment." Et la mobilisation est là. "On attend 350 militants, et pas seulement socialistes. Il y’aura beaucoup de militants écologistes, certains du Front de gauche, quelques MoDem et même quelques villepinistes", se félicite-t-elle.  

Même mobilisation et même stratégie à l’UMP. "C’est le dernier grand rendez-vous médiatique de la campagne, alors on est très mobilisés", explique Louis Baptiste, militant dans le 15e arrondissement et très actif sur les réseaux sociaux. "La grande consigne, c’est de reprendre les propos du Président, mais aussi de mettre en lumière les contradictions, les inexactitudes, voire les mensonges de François Hollande", précise le jeune homme.

Le compétition fait rage

Les ressemblances ne s’arrêtent pas là. Dans le communiqué de l’équipe de campagne de François Hollande annonçant la soirée, les militants sont invités à rejoindre le "dernier grand événement numérique avant le deuxième tour. Apportez votre smartphone, ordinateur, tablette, nous nous chargeons du reste",   enjoint le texte au lecteur. A l’UMP, on invite d’éventuels participants à se munir "de (leur) smartphone et de (leur) ordinateur, nous nous chargeons du reste". Toute ressemblance est probablement fortuite.

Mine de rien, la compétition fait rage entre les deux camps. "Pour l’instant, selon les enquêtes, on est toujours les meilleurs, donc on va tenter de garder cette même ligne", assure ainsi Ambre Cerny, qui revendique aussi la primauté des soirées ripostes. "La première fois, c’était au Bourget, fin janvier. Nos adversaires ont vu que ça marchait, alors ils s’y sont mis", affirme-t-elle. "Avant l’élection présidentielle, on était complètement largués", en convient Louis Baptiste. "Mais depuis, la mobilisation de l’UMP a été impressionnante, et je trouve qu’on a rapidement été au niveau des socialistes", veut croire le jeune homme. Le débat de mercredi soir ne départagera donc pas que deux candidats.