Le choix "incongru" de Royal

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Plana Radenovic avec AFP , modifié à
REACTIONS - Ségolène Royal a annoncé mardi son soutien à François Hollande pour la primaire.

Après Jean-Michel Baylet et Manuel Valls, c’est au tour de Ségolène Royal d’appeler à voter Hollande. Une prise de position surprise, quelques heures avant le débat crucial Hollande-Aubry, mercredi soir sur France 2. La candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 avait pourtant indiqué mardi soir qu'elle regarderait le débat à son domicile avec son conseil politique et son équipe, et qu'elle se prononcerait dans les 24 heures sur un éventuel soutien. Mais Ségolène Royal a été mue par une "responsabilité", celle de ne pas rater le rendez-vous du PS avec "l’histoire", en 2012.

Hollande salue "l'élégance" de son ex

Un sens des "responsabilités" que s’est empressé de saluer François Hollande, de même que "l’élégance" de son ex-compagne. "Celle qui fut notre candidate en 2007" "sait combien le rassemblement est indispensable pour donner de la force dans la bataille électorale", a-t-il ajouté, dans un communiqué.

Même argumentaire pour Aurélie Filipetti, soutien de François Hollande, qui a salué sur BFM-TV "un geste de grande responsabilité". "Elle le fait avant même le débat télévisé décisif qui aura lieu ce soir. C'est un geste d'une grande élégance de sa part après des images tristes que l'on avait vues au soir du 1er tour", a ajouté la députée de Moselle.

Même Trierweiler salue Royal

Valérie Trierweiler, actuelle compagne de François Hollande, s'est elle aussi fendue de son "hommage" à Ségolène Royal. Elle a salué sur Twitter le "ralliement sincère, désintéressé et sans ambiguïté" de la présidente de la région Poitou-Charentes.

"Pas de division gauche dure - gauche molle"

Pour Julien Dray, ancien conseiller de Ségolène Royal, "elle a dit je ne refera pas aux autres ce que l’on m’a fait à moi en 2007". "Elle ne veut pas d’une victoire à l’étriqué, elle ne veut pas qu’au sortir de ces primaires il y ait une division profonde de la gauche avec je ne sais quelle gauche dure ou gauche molle", a-t-elle poursuivi sur BFM-TV.

De son côté, Martine Aubry, que Ségolène Royal avait mise au courant de sa décision avant de la rendre publique, a dit "respecter" ce "choix personnel". La deuxième finaliste de la primaire socialiste s’est exprimée par la voix de sa porte-parole Anne Hidalgo, dans un communiqué diffusé mercredi.

Aubry met en avant ses points communs avec Royal

Mais le camp Aubry veut se rassurer, les Français "feront leur choix en toute liberté" dimanche prochain. Le communiqué souligne en effet que "depuis le premier tour, Martine Aubry répète qu'il n'y aura ni tractations ni marchandages car ce n'est ni sa façon de faire de la politique ni ce que veulent ceux qui se sont exprimés dimanche dernier".

Et sur le fond, Martine Aubry insiste sur ses points communs avec Ségolène Royal : "la régulation des banques, le contrôle des licenciements, la transition écologique et la République nouvelle. Martine Aubry, depuis le début de cette campagne, porte ces thèmes avec force et continuera à le faire avec détermination".

Pour Bruno Julliard d'ailleurs, le choix de Ségolène Royal est "un petit peu incongru" "sur le fond politique". François Hollande est en effet, d'après ce soutien de Martine Aubry, le "candidat le plus modéré", alors qu'il souligne la "campagne radicale" menée par la présidente de Poitou-Charentes.