Le choix des mots de Nicolas Sarkozy

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CE QU’IL A VRAIMENT VOULU DIRE - Nicolas Sarkozy a annoncé son retour sur la scène politique en des termes très précis. Décryptage. 

677 mots pour un retour. Dans un message qu’il a publié vendredi après-midi sur sa page Facebook, Nicolas sarkozy a annoncé qu’il était candidat à la présidence de l’UMP. Europe 1 a passé le texte de l’ancien chef de l’Etat au peigne fin pour mieux lire entre les lignes.

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Son retour, une obligation. "J’ai vu monter comme une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à l’endroit du pouvoir, de sa majorité mais plus largement de tout ce qui touche de près ou de loin à la politique", écrit Nicolas Sarkozy. Dès le début, l’ancien président se met en situation. "Il explique qu’il ne pouvait pas ne pas revenir", commente le chef du service politique d’Europe 1, Alexandre Kara. "L’état catastrophique dans lequel se trouve la France a, selon lui, précipité son retour".

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L’UMP ? Connais pas ! Aux oubliettes l’UMP. A aucun moment Nicolas Sarkozy ne cite le premier parti d’opposition. "Je suis candidat à la présidence de ma famille politique", indique-t-il dans son message Facebook. Cette omission n’en est pas une. "Le terme est savamment choisi", explique Alexandre Kara. "Il veut faire table rase du passé et oublier l’UMP", en proie à de graves problèmes économiques depuis plusieurs mois.

Il se voit déjà gagner. Il donne carrément un délai, précis, de l’action qu’il entend mener. "Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français", écrit Nicolas Sarkozy sur sa page Facebook. "Il se met déjà dans la peau du vainqueur", estime le chef du service politique d’Europe 1, Alexandre Kara. Hervé Mariton et Bruno Le Maire, ses deux adversaires déclarés pour la présidence de l’UMP apprécieront.

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Le rassemblement au cœur de son message. Le terme ‘rassemblement’ revient à trois reprises dans son texte. Une nouvelle fois, il prend soin de ne citer aucune famille politique pour mieux élargir son rassemblement. "Pour construire une alternative crédible, il nous faut donc bâtir la formation politique du XXIe siècle. Je le ferai avec le souci du plus large rassemblement", lance l’ancien président.

Sarkozy se place en sauveur. "On ne fait rien de grand sans l’unité de la nation. On ne fait rien de grand sans espérance, sans perspective", poursuit Nicolas Sarkozy à la fin de son message. "Au moment où François Hollande est au plus bas dans les sondages, au moment où tous les indicateurs économiques sont au rouge, lui porte l’espérance", décrypte Alexandre Kara.