Le Sénat lève l'immunité de Gaston Flosse

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Le sénateur polynésien avait été mis en examen fin septembre pour corruption passive et complicité de destruction de preuves.

C'est la troisième fois que le bureau du Sénat devait se prononcer sur une demande de levée d'immunité parlementaire concernant Gaston Flosse. Mardi, la Haute autorité a accepté cette levée "pour autorisation de placement en détention provisoire", a précisé Jean-Léonce Dupont, vice-président centriste du Sénat. L'ancien président polynésien a été mis en examen le 30 septembre dans une affaire de détournements de fonds et de corruption.

Une levée partielle de son immunité avait déjà été décidé par la Haute autorité le 22 juillet dernier. Le 15 septembre, le Sénat avait refusé de statuer sur une nouvelle demande de lever l'immunité parlementaire de Gaston Flosse, justifiant qu’il ne se prononcerait que "lorsque le juge [aura] exercé l'ensemble des pouvoirs mis à sa disposition, notamment la mise en examen après audition devant lui et débat contradictoire". Une nouvelle requête du procureur de la République avait alors été transmise à la Haute-assemblée le 14 octobre par le cabinet de la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie.

Le Sénat avait autorisé en juillet dernier une garde à vue de 48 heures du sénateurpolynésien mais rejeté les autres demandes coercitives du juge d'instruction Philippe Stelmach. Le sénateur avait aussi été entendu pendant onze heures par des policiers à Nanterre.

Gaston Flosse, 78 ans, "l'insumersible" ancien président polynésien, proche de Jacques Chirac, est soupçonné d'avoir bénéficié pendant 10 ans pour lui-même et son parti, le Tahoera'a Huiraatira, de versements d'anciens responsables de l'Office des Postes et Télécommunications (OPT) et du groupe 2H, chargé de la publicité pour l'annuaire officiel de la Polynésie.