Le Pen en candidat du "peuple" et de la "vie"

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Administrator User , modifié à
Jean-Marie Le Pen s'est présenté dimanche comme le candidat du "peuple" dans une France menacée "d'appauvrissement général" et celui de "la vie" face aux menaces écologiques de la planète.

Le candidat du Front national, qui a tenu à Lille un discours empiétant parfois sur les terres de l'extrême gauche, s'est également étendu sur les dangers "visibles" et "invisibles" vers lesquels court, selon lui, la planète. "Réveillez-vous, parce que sur la scène du théâtre du monde, le décor de la tragédie est déjà en place", a-t-il lancé en clôturant devant plus de 2.500 sympathisants sa deuxième convention présidentielle. Jean-Marie Le Pen a choisi la capitale du Nord, région emblématique à ses yeux de la désespérance sociale, pour donner une nouvelle impulsion à sa campagne à un moment où le centriste François Bayrou le distance dans les sondages. A nouveau, le dirigeant d'extrême droite s'est présenté comme le seul recours face aux "Sarkozy, Royal, Bayrou, Buffet, cartel de ministres et anciens ministres des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 30 ans" et portent la responsabilité du "désastre actuel." Jean-Marie Le Pen, qui dit croire à une paupérisation croissante du pays - il évoque le chiffre de sept millions de pauvres - compte gagner de nouveaux électeurs dans les campagnes et les banlieues, où il tente de rallier à lui des Français issus de l'immigration. "Nous ne devons pas en vouloir aux immigrés de cette politique, les seuls et exclusifs responsables sont les politiciens français, UMP, UDF, PC, PS représentés aujourd'hui par les candidats Royal, Sarkozy, Bayrou déguisés en premiers communiants", a-t-il estimé. "Ce sont eux et les partis qui ont gouverné la France, tantôt en alternance, tantôt en cohabitation. Tous responsables, tous coupables", a-t-il insisté tandis que ses partisans survoltés brandissaient des pancartes : "Le Pen, président." Jean-Marie Le Pen, 78 ans, a profité du rassemblement de Lille pour décliner quelques éléments de son programme qui vise à une "reconquête économique et sociale" et fait toujours de l'immigration la principale cause des difficultés du pays, avec l'Europe de Bruxelles. Le FN entend "inverser les flux migratoires" en supprimant notamment les aides sociales dont bénéficient les étrangers et en réduisant de 10 à trois ans la durée des cartes de séjour. Son leader a également promis un "plan Marshall pour les campagnes et une "révolution fiscale." Bien que partisan d'un "capitalisme éclairé", il a fustigé le "capitalisme financier planétaire" tenu, selon lui, par quelques milliers de "prédateurs" qui n'ont "qu'un seul but: le taux de profit à deux chiffres et une seule nation, l'argent." Enfin, le dirigeant du FN semble avoir répondu à l'appel de certains de ses conseillers, comme Jean-Claude Martinez, qui lui demandaient d'avoir une vision plus planétaire. Enfourchant un nouveau cheval de bataille, Jean-Marie le Pen a promis d'être "le président qui, en septembre 2007, ira à l'Assemblée générale des Nations unies proposer l'audace de gérer en commun quatre parties communes de la propriété planétaire: l'eau, l'alimentation, les médicaments de base et l'instruction." Selon lui, un tel acte marquerait le "retour" de la France sur la scène mondiale. Citant des extraits "d'Alice aux pays des merveilles", Jean-Marie Le Pen a ensuite évoqué l'image de l'Etna, au sud de l'Italie, où repoussent désormais des genêts et où l'on "peut voir des petits taches blanches qui bougent doucement à plus de 2.500 mètres." "Des moutons qui broutent les pousses de genêts." "C'est la leçon de l'Etna, la vie finit toujours par gagner. Voilà le but de notre combat politique, faire gagner la vie", a-t-il lancé. Avant de conclure sous les ovations: "Le Dieu des fourmis et le Dieu des étoiles nous donneront, avec vous, la victoire. Parce que je suis le candidat de la vie."