Le Pen débat avec un membre du gouvernement italien

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avec AFP

La leader française d'extrême droite Marine Le Pen s'est affichée vendredi soir à Milan avec Daniela Santanchè, membre du gouvernement de Silvio Berlusconi, le temps d'un débat où les deux femmes ont trouvé des points de convergence mais sont restées en désaccord sur l'Europe.

Avant de prendre place dans une petite salle du Palazzo Mezzanotte, la présidente du Front national et la sous-secrétaire d'Etat du gouvernement italien ont posé ensemble, et tout sourire, devant les photographes. "Nous tentons toutes les deux de battre en brèche l'image d'une droite obsolète et idéologique", a affirmé Daniela Santanchè, située à l'aile droite de la coalition de Silvio Berlusconi, très affaibli politiquement notamment pour des scandales sexuels.

Au lendemain de la mort de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi, les deux femmes politiques ont affiché, face à plus d'une centaine de personnes, un même scepticisme face aux révolutions arabes, mettant en avant un risque islamiste. "Ce printemps (arabe), je ne le vois pas", a résumé Daniela Santanchè. Marine Le Pen a salué "la sagesse de la Russie et de la Chine" pour leur veto à toute intervention en Syrie, où la contestation est réprimée dans le sang.

Sur l'immigration, quand Marine Le Pen a réaffirmé qu'elle devait "être arrêtée" en France, Daniela Santanchè a développé un concept d'"immigration compatible". Ainsi, les Philippins, en majorité catholiques, "sont compatibles", "pour des raisons religieuses et culturelles, mais d'autres peuples sont très peu compatibles avec notre culture et nos traditions", a-t-elle soutenu, sans autre précision.

Mais c'est sur l'Union européenne, combattue avec vigueur par la présidente du FN, que le désaccord a été le plus profond. Marine Le Pen, qui prône la fin de l'euro, dit notamment être venue en Italie pour pousser à l'ouverture d'un débat sur le sujet. "Il faut certainement repenser l'Europe (...) mais nous ne pouvons nous en soustraire, ce n'est pas une vision de notre temps (...) Aujourd'hui, il y a dans chaque pays une dose de politique supranationale européenne et ce serait dommage" de revenir dessus, lui a répondu Daniela Santanchè.