Le Medef s'invite dans la campagne présidentielle

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Administrator User , modifié à
Le Medef s'invite dans la campagne présidentielle en dévoilant un livre blanc qui présente son projet de société avec pour objectif "d'augmenter la richesse de tous les Français". L'organisation patronale a présenté l'ouvrage, intitulé "Besoin d'air", lors de son assemblée générale annuelle qui a rassemblé jeudi 6.000 chefs d'entreprise, au Palais omnisports de Paris-Bercy.

L'organisation patronale entend bien faire entendre sa voix dans la campagne présidentielle. Pour ce faire, le Medef a publié un ouvraege intitulé "Besoin d'air". Le texte de 150 pages est disponible en librairie. Ce livre blanc, dit-on au Medef, répond à un triple objectif : peser sur la campagne électorale, fournir une synthèse à ses adhérents et informer le grand public de ses revendications. "Pour la première fois, les entreprises proposent une vision globale, un projet de société cohérent. Avec un objectif : augmenter la richesse de tous les Français", lit-on sur une plaquette de présentation. Rédigé à partir des contributions de près de 50.000 chefs d'entreprise, le texte part du constat que la France "s'asphyxie" et que les entreprises "étouffent" sous le poids des charges et des contraintes réglementaires. "Rien n'est foutu", a cependant déclaré Laurence Parisot dans un discours à la tribune. "Il suffit de changer quelques paramètres : un peu plus de liberté, un peu plus d'air et tout ira mieux tout de suite en France. Et tout ira bien très vite pour les Français", a-t-elle ajouté. La présidente du Medef a précisé que l'organisation ne soutiendrait aucun candidat en particulier. "Nous ne nous engagerons pas derrière un candidat ou une candidate. Nous nous engageons dans le débat", a-t-elle affirmé à la presse. Invitant les candidats à présenter "une vraie stratégie économique", elle leur a livré quelques conseils, estimant qu'"il ne doit pas y avoir d'autre priorité économique et sociale que la réduction rapide et significative du chômage". Sans nommer le Parti socialiste, elle a critiqué certaines propositions du projet du PS pour 2007. Laurence Parisot a ainsi jugé que "serait mortelle, par exemple, une augmentation du smic sans aucun lien ni avec les gains de productivité, ni avec l'inflation. Serait mortel le projet d'abrogation envisagé par certains de la loi de 2003 sur les retraites". L'ouvrage égrène des propositions, la plupart déjà connues, comme l'abrogation des 35 heures - "illusion désastreuse", selon Laurence Parisot - ou la fin de la retraite à 60 ans. Principale nouveauté, le Medef propose d'inscrire dans le préambule de la Constitution une "charte des droits du contribuable" qui poserait les principes du "droit à une fiscalité non confiscatoire, non rétroactive et non cumulative". Dans la préface, Laurence Parisot affirme une nouvelle fois que "le temps de travail ne peut se décréter uniformément" et qu'il serait "plus efficace économiquement et plus respectueux socialement" que la durée du travail soit définie par des accords entre patronat et syndicat et non plus par la loi.