Le Liban paralysé par l'opposition

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Administrator User , modifié à
A l'appel de l'opposition, des milliers de manifestants ont bloqué mardi les principaux axes routiers à Beyrouth et dans le reste du Liban. Des affrontements ont éclaté avec des partisans du gouvernement en divers endroits du pays, faisant trois morts et plus de 130 blessés.

L'opposition libanaise, emmenée par les mouvements chiites Hezbollah et Amal et par une partie de la communauté chrétienne divisée, a organisé mardi une grève générale pour demander la démission du gouvernement de Fouad Siniora et des élections législatives anticipées. Mais Siniora a réaffirmé mardi soir qu'il résisterait à l'"intimidation". "Nous resterons unis face à l'intimidation. Nous resterons unis face aux dissensions." L'opposition a donné l'ordre mardi en fin de journée d'arrêter la grève. Les barrages routiers ont été démantelés. Mais elle a déjà annoncé des actions de protestation "plus efficaces". En raison de la situation, le Premier ministre a tout de même retardé son départ pour Paris, où il est attendu jeudi à une conférence internationale de donateurs qui devrait lui permettre de recevoir l'appui renouvelé des pays occidentaux. L'armée libanaise a tenté de maintenir à distance partisans des deux camps. La police a cependant annoncé la mort d'un membre des Forces libanaises, formation chrétienne pro-gouvernementale dirigée par Samir Geagea, abattu à Batroune, ville au nord de Beyrouth. Deux autres personnes ont été tuées par balles à Tripoli, ville portuaire majoritairement sunnite dans le nord du Liban. La police a recensé une cinquantaine de personnes blessées par balles, pour la plupart dans les villes chrétiennes de Byblos et Halba. Selon elle, les heurts ont fait plus de 130 blessés au total à travers le pays. Partisans des deux camps ont échangé des jets de pierres à Beyrouth et dans les secteurs chrétiens du nord du Liban, malgré les tirs d'avertissement des militaires pris entre deux feux. La grande majorité des magasins, des écoles et des entreprises sont restés fermés dans Beyrouth, mais il était difficile de dire s'ils avaient porte close par soutien à la grève ou parce que les employés ne pouvaient pas se rendre à leur travail. Des personnalités favorables au gouvernement ont condamné les manifestations. "Ce qui se passe est une révolution et une tentative de coup d'Etat", a déclaré à Al Djazira le leader chrétien Samir Geagea. Fouad Siniora a fait part quant à lui de sa détermination à ne pas laisser déstabiliser son gouvernement, auquel l'opposition dénie toute légitimité depuis la démission en novembre des ministres chiites et d'un chrétien.