Le FN ne dirigera pas de département

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DÉPARTEMENTALES - Marine Le Pen rêvait de conquérir le Vaucluse, l’Aisne, le Pas-de-Calais ou le Gard. Elle a fait chou blanc.

L’INFO. "Il n'y aura pas de département Front national". Florian Philippot, vice-président du FN,  a certainement eu du mal à prononcer ces mots, dimanche soir, tant les ambitions de son parti étaient grandes pour ces élections départementales. Car si Marine Le Pen assurait que ce serait "un exploit" de conquérir une présidence, sa modération était avant tout stratégique. Viser petit pour rêver en grand. Mais l’"exploit" n’a pas eu lieu.

Un "magnifique succès" pour Le Pen. Visiblement déçue au moment de commenter les premières estimations, Marine Le Pen a toutefois tenté de faire bonne figure, évoquant une "forte augmentation" des scores de son parti (22,36% lors du second tour), un "magnifique succès", et ce malgré "beaucoup de handicaps : un seul élu sortant, une implantation locale parcellaire, et un mode de scrutin qui ne favorisait pas les forces libres". Une déclaration quelque peu forcée pour celle qui estimait dans l’entre-deux-tours que le gain du Vaucluse et l'Aisne étaient des "hypothèses crédibles".

L’activisme de la députée Marion Maréchal-Le Pen dans sa circonscription d’élection n’y aura donc rien fait. "Notre beau département (le Vaucluse, ndlr) va retomber entre les mains de l'UMP et du PS qui se sont d'ores et déjà entendus dans l'entre-deux-tours, les uns se désistant, les autres appelant à voter pour leurs soi-disant adversaires", a fustigé la petite fille de Jean-Marie Le Pen dans une allocution à Carpentras. Pas de Vaucluse, donc. Et l’Aisne ne consolera pas l’extrême droite, qui n’y remporte que quatre cantons sur 20.

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"Vous avez perdu, vous êtes très déçus." Dans les rangs de l’UMP, on s’amuse de ces déclarations frontistes. Le grand gagnant, c’est l’alliance de la droite républicaine et du centre, et les troupes de Nicolas Sarkozy se sont relayées dans les médias pour marteler ce constat. C’est ce qu’a fait Nathalie Kosciusko-Morizet sur Europe 1, sourire en coin : "Vous avez perdu, vous êtes très déçus. On a le droit de dire qu'on est déçu, il n'y a pas de honte. Et donc vous essayez de nous refaire le coup de ce slogan (l'UMPS, ndlr) pour essayer de masquer que vous êtes déçus", a-t-elle lancé à Nicolas Bay, secrétaire général du FN et député européen, également présent dans le studio d'Europe 1.

Les régionales dans le viseur. Passé le sentiment de déception, Marine Le Pen et ses troupes pourront toujours se féliciter de l’élection de 64 conseillers départementaux sur 4.108. "On va fabriquer des cadres, des militants. On aura des relais dans les cantons qui seront implantés, qui interviendront dans la presse, qui connaîtront les dossiers locaux. C'est incontournable et c'est ce qui nous manquait", s’est-elle ainsi réjouie sur le site du Monde. Ces élus viendront s'ajouter aux plus de 1.500 conseillers municipaux glanés l'an dernier.

Cet ancrage territorial - qui n’existait pas à l’époque de Jean-Marie Le Pen - est la fierté de "Marine". Son prochain rendez-vous, c’est donc les élections régionales de décembre prochain. Et le FN sera plus ambitieux encore, sa patronne estimant possible de remporter "quatre ou cinq régions".

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