La taxe carbone dans le budget 2010

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le ministre du Budget a annoncé que l’impôt destiné à limiter les émissions de CO2 serait inscrit dans la loi de finances 2010.

Partisans et adversaires de la fameuse "taxe carbone" savent désormais à quoi s’en tenir. Ce nouvel impôt, destiné à inciter ménages et entreprises à réduire leur consommation de gaz à effet de serre, sera inscrit dans le budget 2010. C’est Eric Woerth qui l’a annoncé mardi sur I-Télé. "Nous devons installer une taxation des rejets de carbone. (La taxe carbone) sera dans la loi de finances 2010 parce que la taxe carbone, c'est un impôt intelligent", a considéré le ministre du Budget. Le premier ministreFrançois Fillon avait lui été beaucoup plus évasifle 20 août dernier en réaffirmant son soutien à cette contribution mais en refusant d'avancer une date précise.

Deux jours après une charge violente de Claude Allègre sur ce nouvel impôt, Eric Woerth a tenu à défendre l’initiative née d’un rapport rendu par Michel Rocard à la fin du mois de juillet, à l’issue d’une large concertation. "On change le mode de fiscalité. La matière imposable, c'est souvent le travail, mais c'est un peu stupide puisqu'on veut le privilégier (...) Il faut d'autres assiettes d'impôt et la pollution c'est une bonne assiette d'impôt", a expliqué Eric Woerth, avant de rassurer: "Nous rendrons tout ou partie de ce qui est prélevé aux Français pour donner la possibilité de changer leurs modes de consommation."

En revanche, dans le sillage de nombre de ses confrères ministres, dont Christine Lagarde, titulaire du portefeuille de l’Economie, Eric Woerth a répété que la barre des 32 euros par tonne de CO2 rejeté, proposée par l’ancien premier ministre socialiste, était à son goût trop élevée. "J'ai déjà dit que je trouvais cela trop important", a indiqué le ministre du Budget. "J'imagine que le chiffre sera inférieur mais le président et le Premier ministre trancheront".

Plus tard dans la matinée, Chantal Jouanno a été plus précise. "C'est en dessous de 32 euros, on verra si c'est entre 14 et 20 euros, a lâché la secrétaire d’etat à l’Ecologie sur les antennes de BFM. On est plutôt dans cet étiage-là, on n’est pas sur 32 euros, c'est trop élevé." Mais la décision est loin d’être prise. "Ce n'est pas arbitré, les consultations se poursuivent", a assuré Chantal Jouanno. On l'a compris, la parole est désormais à Nicolas Sarkozy et François Fillon.