La gauche fustige le plan d'austérité

© DR
  • Copié
avec AFP , modifié à
REACTIONS - L'UMP salue un plan "courageux", la gauche dénonce une politique de "bricolages".

De gauche à droite, c'est une avalanche de critiques qui s'est abattue sur le Premier ministre depuis l'annonce, lundi, de son plan d'austérité. A commencer par le PS et son candidat à l'élection présidentielle. François Hollande a dénoncé une politique "faite de bricolages et de rapiéçages". Pour le porte-parole du PS, Benoît Hamon, interrogé par BFMTV, ces mesures vont toucher "les ménages les plus modestes". Selon lui, "c'est un choix politique qui fait peser l'essentiel des sacrifices sur les Français" et qui risque de générer "plus de chômage".

De l'autre côté de l'échiquier politique, Marine Le Pen estime que "le gouvernement Sarkozy vient de porter un coup très violent contre le pouvoir d'achat des Français". La présidente du Front National affirme qu'"en poussant les Français à l'agonie économique et sociale, on précipite la chute du pays et l'explosion de la dette".

"Un mea-culpa honteux"

François Bayrou critique quant à lui l'inconstance du gouvernement, qui "dit aujourd'hui l'inverse de ce qu'il disait depuis des années." Le président du Mouvement Démocrate a précisé sa pensée sur i-Télé : "Il disait qu'il ne toucherait pas aux taux de TVA. Voilà qu'il change de cap".

Même son de cloche chez Europe Ecologie-Les Verts. Eva Joly considère ce plan d'austérité comme "un mea-culpa honteux et partiel des mesures adoptées en début de quinquennat." Avant d'ajouter : "ce sont ceux qui ont mis le pays au bord de la faillite qui soumettent aujourd'hui les Français au plan d'austérité".

Les syndicats inquiets pour l'emploi

Côté syndicats, les réactions sont également très critiques. La CFDT regrette une "impasse sur toute mesure de relance et de soutien à l'activité et à l'emploi". Elle évoque notamment certaines propositions qui n'ont pas été retenues, comme "la suppression des heures supplémentaires défiscalisées, qui aurait rapporté 4 milliards d'euros par an".

La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment fait aussi grise mine. Ses membres seront touchés par le relèvement de la TVA de 5,5% à 7% pour les travaux d'entretien-rénovation. Pour son président, Patrick Liébus, "le freinage sera brutal car il entraînera immédiatement une perte d'un milliard de chiffre d'affaires et la disparition directe et indirecte de 10.000 emplois".

"Courage politique"

Face à ces nombreux détracteurs, l'UMP fait front et défend des mesures "courageuses". Jean-François Copé, secrétaire général du parti, a ainsi salué "le courage politique" du gouvernement face à "l'absence de courage" du parti socialiste. Ce plan "ambitieux" est, selon lui, "à la hauteur des difficultés qui sont face à nous".

Hors du parti majoritaire, rares sont ceux à défendre les mesures annoncées. Seul le Nouveau Centre, par la voix de son président de groupe à l'Assemblée nationale Yvan Lachaud, a salué "une initiative courageuse". "La France a besoin d'entendre un discours de vérité et de responsabilité tel que celui tenu ce matin".

Lundi soir, François Fillon expliquera ce plan sur le plateau du 20h de TF1. Au même moment, sur France 2, François Hollande défendra le point de vue de l'opposition sur ces nouvelles mesures.

A lire aussi sur le sujet :

ZOOM – Les mesures du plan filon

DECRYPTAGE - Immobilier : ce que la rigueur va changer

DECRYPTAGE - Austérité : ce qui vous concerne

ZOOM - Les ministres à la diète, une "mesurette"

ZOOM - TVA : les produits touchés par la hausse

ZOOM - La rigueur, fatale pour les politiques

ZOOM - Les retraites accélérées, les agences rassurées ?