La concurrence fiscale européenne fait débat

  • Copié
Administrator User , modifié à
Et si le départ d'une icône nationale, Johnny Hallyday, pour la Suisse avait donné un coup d'accélérateur au débat sur les impôts ? Le chef de l'Etat a préconisé jeudi une baisse du taux d'imposition sur les sociétés de 33% à 20% pour inciter les entreprises françaises à rester chez nous. De son côté, l'Allemagne envisage une réforme afin de diminuer de 25 à 15% l'impôt versé par les sociétés à l'Etat fédéral.

Partant du constat que la France, cinquième puissance économique mondiale, "réduit les inégalités" mais pèche encore sur le front de l'emploi, le président de la République a suggéré, jeudi, lors de ses voeux aux Forces vives de la Nation une forte baisse de l'impôt sur les sociétés afin de les inciter à ne pas partir. Pour le prochain quinquennat, le chef de l'Etat préconise donc une baisse du taux d'imposition sur les sociétés de 33% à 20%. L'idée est de faire face à la concurrence européenne en matière de fiscalité afin d'éviter que les entreprises n'installent leur siège ailleurs. Dernier exemple en date : le géant alimentaire Kraft qui a décidé de déménager son siège européen en Suisse. Notre principal partenaire, l'Allemagne, envisage lui aussi une réforme afin de diminuer de 25 à 15% l'impôt versé par les sociétés à l'Etat fédéral. Ce taux était autrefois de 35% ! En diminuant le taux d'imposition sur les sociétés à 20%, cela ne ferait donc que remettre la France dans la bonne moyenne, certains pays cassant les prix comme l'Irlande, la Hongrie, les Pays Baltes ou la Pologne. Ce qui fait penser à François Chérèque, le leader de la CFDT, que "le problème de la fiscalité des entreprises doit être posé au niveau européen, pas dans un seul pays". Le problème, c'est que la majorité des pays européens ne veut pas de ce débat. Partout, les impôts sur les sociétés sont tirés vers le bas mais on est encore loin de l'harmonisation des taux.