La charge de Valls contre Sarkozy

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
CONTRE-ATTAQUE - Le Premier ministre était l'invité du journal de 20 heures de France 2, dimanche. Selon lui, l'ex-président "est mu par une seule idée, la revanche".

Manuel Valls contre-attaque. A l'issue d'une semaine dominée par la recomposition de l'UMP, reprise en main par Nicolas Sarkozy, le Premier ministre a accordé une longue interview au 20 Heures de France 2, dimanche. Un entretien lors duquel il s'est attaqué au nouveau président de l'UMP. "Nous n'avons pas très bien compris le sens de son retour, et j'ai le sentiment qu'il est mu par une seule idée, la revanche", a déclaré Manuel Valls.

"La revanche contre le président de la République, on peut le comprendre, il a perdu l'élection en 2012", a poursuivi le Premier ministre. "A l'égard de ses amis peut-être. Mais j'ai surtout le sentiment qu'il s'agit une revanche à l'égard des Français".

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"J'irai jusqu'au bout". Manuel Valls a également assuré qu'il se voyait à Matignon jusqu'en 2017. "Je veux exercer pleinement cette responsabilité qui est de servir mon pays et j'irai jusqu'au bout tant que j'ai la confiance du président de la République, le soutien de la majorité, la capacité de changer le pays", a affirmé le chef du gouvernement.

Manuel Valls a dit être "là pour assumer ces responsabilités jusqu'à la fin du quinquennat". "C'est ce que nous avons convenu avec le président de la République, et je ne suis pas un déserteur", a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement a mis en avant les "difficultés du pays", comme "le chômage, la précarité, l'enjeu du terrorisme". "Vous croyez que je partirais pour préparer je ne sais quelle étape, je ne sais quel destin ? Non!",  a affirmé Manuel Valls.

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Avec Hollande, "nous gouvernons ensemble". Interrogé sur ses relations avec François Hollande, le Premier ministre a répondu : "Nous discutons beaucoup et la base c'est la confiance", "il ne peut pas en être autrement, d'abord par loyauté : c'est ainsi que j'envisage ma fonction". "Nous nous parlons tous les jours, nous nous voyons régulièrement, nous gouvernons ensemble ce pays", a-t-il ajouté. Le président fixe la ligne et lui, exécute ? a demandé Laurent Delahousse. "Je n'aime pas ce genre de phrase parce qu'elle ne correspond pas à la réalité", a répondu Manuel Valls. "Et donc c'est ensemble que nous décidons de l'essentiel".

Contre la proportionnelle intégrale. Manuel Valls a aussi été interrogé sur l'introduction d'une part de proportionnelle aux élections législatives, une promesse du candidat Hollande. "C'est un engagement du président de la République", a rappelé le Premier ministre, "c'est à lui de se décider". Il s'est toutefois prononcé contre l'éventualité d'introduire la proportionnelle intégrale. "C'est une sacrée responsabilité que je ne souhaite pas que nous prenions", parce que "cela ferait rentrer 150 ou 180 députés du Front national à l'Assemblée nationale et que cela rendrait le pays totalement ingouvernable", a-t-il estimé.

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