LE QUESTIONNAIRE 2012 - "Nicolas Sarkozy, si vous êtes réélu..."

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le président candidat a répondu aux questions d'Europe 1 mercredi matin.

Dans le cadre de l'élection présidentielle, Europe 1 ouvre sa matinale pendant deux heures aux candidats des principaux partis. Après François Bayrou le 14 février, Marine Le Pen le 29 février, François Hollande le 7 mars, Eva Joly le 8 mars, et Jean-Luc Mélenchon lundi, c'est Nicolas Sarkozy qui s'est prêté, mercredi matin, au jeu des questions-réponses sur le thème "si vous êtes réélu président…". Voici les réponses du candidat de l'UMP au "questionnaire 2012".

> Il y a cinq ans, vous aviez déclaré "sentir bien l'élection". Et aujourd'hui ?

"Ca me rappelle un bon souvenir. (...) Ecoutez, le sentiment, pour dire vrai, pour ne pas répondre comme une plaisanterie, j’ai le sentiment que les Français sont disponibles comme jamais pour qu’on leur explique des choses différentes, persuadés qu’ils sont que la France est rentrée dans un monde nouveau, qu’il faut des idées nouvelles. Je les sens disponibles, je les sens attentifs, et je crois qu’ils exprimeront des votes non pas en fonction d’habitudes du passé mais en fonction des idées qu’on proposera pour le pays pour les cinq ans qui viennent. Je ne les ai jamais sentis aussi ouverts au débat et aux propositions. Après, la réponse viendra dans deux mois (…) C’est comme la grille d’Europe 1, vous pouvez dire "je la sens bien" et puis après, il y a les sondages qui arrivent".

"J'ai le sentiment que les Français sont disponibles" :

> Vous êtes président depuis cinq ans. Votre plus grande fierté ?

"Qu’en cinq ans, il n’y ait jamais eu ni blocages ni violences. On a reculé sur aucune réforme, il n’y a pas eu de violences. Souvenez-vous, le soir de mon élection, Ségolène Royal, avec le sens de la mesure qui la caractérise, avez dit : "la France va connaître cinq années de violences". (...) Cinq années après, qui avait raison ? ".

> Vous auriez pu répondre : "mon bilan"...

"Bah, c’était un peu convenu et ce n’est pas à moi de le dire, le bilan, ce qu’on a fait, ce qu’on a réussi, ce qu’on a moins réussi, c’est aux Français d’exprimer une opinion dessus".

 > Votre plus grande erreur depuis cinq ans ?

"Sans doute de ne pas avoir vu venir la Révolution de jasmin. Et ce n’est pas une consolation que personne ne l’ai vu venir".

 > C’est compliqué de redevenir un candidat comme les autres ?

"Non, ce n’est pas compliqué. Au contraire, c’est une forme de soulagement. Il y a autour du président, de sa fonction, un tel poids, une telle responsabilité, que lorsque pour quelques semaines, on a la chance de pouvoir aller au contact des Français, les rencontrer, discuter avec eux en toute liberté, oui, être un candidat exactement comme les autres".

> J’ai posé cette question aux candidats qui vous ont précédé dans la matinale d’Europe 1 : "Que direz-vous à Nicolas Sarkozy au moment de la passation de pouvoir ? Votre réaction ?

(Après avoir écouté les réponses de ses adversaires) "Vous savez, il faut dire à nos auditeurs que la campagne est rude, la politique, c’est rude, la vie d’une certaine façon, c’est rude. Et puis, une fois que les Français ont tranché, il n’y a aucune raison de mal se comporter. On peut se dire "bonjour", on peut se souhaiter "bonne chance". S’il y a quelque chose que je peux bien comprendre, c’est la difficulté du combat politique, mais s’il y a quelque chose que je peux apprécier, c’est le sacrifice que représente pour chacun l’engagement dans la vie politique. Ce qu’a dit Monsieur Mélenchon, "essayer de faire de son mieux", c’est ce que je pense, c’est une réponse assez humaine et assez peu convenue. J’ai noté que François Hollande me dirait "bonjour" et "au revoir", c’est original, ça ne change pas de son programme".

> Un mot sur François Bayrou qui cogne sur vous dans son dernier livre. Vous  pourriez vraiment travailler ensemble ?

"Je n’ai pas d’obsession de travailler avec qui que ce soit. Je pense que si les responsables politiques comprenaient que, pour faire que les Français achètent un livre politique, il valait mieux qu’il y ait des idées plutôt que des critiques, ils auraient fait un grand pas pour favoriser l’édition en France".

> Qui sera votre Premier ministre ?

"Pour une raison assez simple, je ne veux pas répondre à cette question. La présidentielle, c’est le choix d’un président de la République, et puis il y a des législatives ensuite où là, on doit s’exprimer sur la composition d’un gouvernement. François Fillon ? J’ai eu beaucoup de chances de travailler pendant cinq ans avec lui. Alors que Bruce Toussaint fait remarquer à Nicolas Sarkozy qu’Alain Juppé est le préféré des sympathisants de droite, Nicolas Sarkozy glisse : "Ça prouve qu'ils sont lucides et bien informés".