L’offensive diplomatique française avant Copenhague

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Paris tente de constituer un front entre l'Europe, les pays émergents et les pays les plus pauvres pour rédiger un accord.

Officiellement, la France s'en remet au Danemark, pays hôte de la conférence de Copenhague sur le climat, pour rédiger un accord politique satisfaisant. Mais elle conduit parallèlement une double offensive pour encourager la constitution d'un front commun entre l'Europe, les pays émergents et les pays les plus pauvres, autour de ce qu'elle juge être les bases minimales d'un accord.

Nicolas Sarkozy s’est rendu cette semaine aux sommets de l'Organisation du traité de coopération amazonienne et du Commonwealth, à Manaus et Trinité-et-Tobago, pour tenter de rallier ces pays à la position franco-brésilienne.

Pendant ce temps, son ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a défendu à Pékin un document de travail, programme "justice-climat", avec lequel il a fait le tour de la planète et dont l'objet principal, selon l'Elysée, est de faire entrer dans le jeu les pays les plus pauvres, menacés d'être les oubliés de Copenhague.

Jean-Louis Borloo était également vendredi à Deauville où se déroulent des conférences organisées par les Ateliers de la Terre, en présence de nombreux ministres de l’environnement africains. Le coût estimé du programme "justice-climat" pour les seuls pays africains est de 250 milliards de dollars. L’objectif est de faire de l'Afrique "le plus grand producteur d'énergies renouvelables" du monde. Le document Borloo propose de financer le programme par une taxe de 0,01 % sur les transactions financières.
L’entourage du ministre a fait les comptes. Si l’on additionne la cinquantaine de pays africains, le Brésil et le Bengladesh qui soutiennent la France aux 27 pays européens ; cela ferait 80 pays à parler d’une même voix. Sur 192 pays membres de l’Onu on ne serait plus très loin de la majorité. De quoi faire entendre sa voix face aux Etats-Unis et à la Chine.