Jospin a refusé une mission proposée par Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le chef de l’Etat lui aurait proposé, comme à d’autres premiers ministres, de prendre la tête d’une commission de réflexion.

Lionel Jospin, cible de la politique d’ouverture voulue par Nicolas Sarkozy. C’est ce que révèle l’ancien premier ministre socialiste dans une tribune publiée jeudi dans Le Monde. L’offre du président de la République, prendre la tête d’une commission de réflexion, était du même ordre que celle proposée aux anciens premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard, sur le grand emprunt par exemple.

"Il a évoqué des possibilités de ce genre, je lui ai dit en souriant que je n'avais pas l'intention d'être un scalp de plus à sa ceinture", déclare l'ancien premier ministre socialiste dans Le Monde. Il ajoute seulement qu’il a rencontré Nicolas Sarkozy à deux reprises "à sa demande dans le cadre de consultations républicaines". C’était au printemps 2008 pour parler de la présidence française de l'Union européenne et en septembre dernier lors d'un dîner de préparation du G20 de Pittsburgh.

Au-delà de cette proposition refusée, Lionel Jospin juge très sévèrement la politique de Nicolas Sarkozy. Sur la forme, le président de la République "nous noie sous les discours". Sur le fond, Lionel Jospin critique le débat sur l’identité nationale, la taxe carbone,

"L'équipe au pouvoir gouverne mal", assène Lionel Jospin. Et de redouter pour le chef de l’Etat, et pour les Français, des mois à venir difficiles. "Quand je vois la désinvolture avec laquelle le président Sarkozy traite son gouvernement et sa majorité, son obstination à se mettre seul constamment en scène, je me dis que la deuxième partie de son quinquennat peut être difficile", déclare l'ancien premier ministre socialiste.

Lionel Jospin sort de son silence cette semaine à l’occasion de la sortied’un livre d'entretiens intitulé Lionel raconte Jospin et d’un documentaire diffusé sur France 2. Il revient sur 40 ans d’engagement politique, en donnant quelques coups de griffes, notamment à l’adresse de Jacques Chirac.