Joly, une visite "symbolique" en Grèce

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B.P. avec Wendy Bouchard et Catherine Boullay , modifié à
- La candidate revient sur l'aide économique, mais parle aussi de Sarkozy ou Lepage.

De passage en Grèce ce week-end, pays sérieusement fragilisé par la crise économique, Eva Joly a pu ressentir la pression locale. Durant sa visite "symbolique" de deux jours, elle a accordé une interview à Europe 1, samedi. Le FMI, Nicolas Sarkozy ou Corine Lepage n'échappent pas aux critiques de la candidate Europe écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle.

Ecoutez l'intégralité de l'interview d'Eva Joly :

"Ce qu'il se passe en Grèce nous concerne"

"La politique économique ne peut pas être purement nationale", selon Eva Joly, qui estime que "l'avenir de la France se joue aussi ici en Grèce". La candidate d'EELV a du mal à accepter la rigueur à la sauce grecque. "Je veux réagir contre le fait que le programme d'austérité ne repose que sur les salariés et les retraités. Couper jusqu'à 30 et 40% dans leur rémunération, et baisser de 22% le salaire minimum créent des conditions de vie insupportables et provoquent la révolte", a expliqué à Europe 1 Eva Joly, qui a participé à une manifestation contre la rigueur, dans les rues d'Athènes. "Nous sommes lucides et conscients du fait que la crise n'a pas de frontière et que ce qui arrive ici aujourd'hui est un indicateur de ce qui risque de nous arriver", avait-elle souligné plus tôt à l'AFP.

"Le budget de la Défense" dans le viseur

Pour éviter que le peuple grec ne supporte toute l'austérité, Eva Joly a des idées : rogner sur le budget militaire. "Ce n'est pas concevable pour moi de laisser un budget de six milliards à la Défense, avec des dépenses militaires qui dépassent les 4 points du PIB - c'est-à-dire juste en-dessous des Etats-Unis - alors que le pays est exsangue". Les riches sont aussi ciblés par la candidate écologiste à travers l'évasion fiscale.

"Je porte les solutions contre le chômage"

Concernant la bipolarisation de la campagne présidentielle française, Eva Joly acquiesce. "Le mode de scrutin fait que les élections se bipolarisent". Du coup, la candidate tente de se frayer un espace de parole, qu'elle estime impératif pour relayer son message : "je pense que je suis l'héritière d'un courant de pensée et d'une philosophie porteuse d'avenir. Les solutions au chômage et au pouvoir d'emploi, c'est moi qui les porte".

"Corine Lepage joue perso"

Corine Lepage aurait-elle dû participer à la primaire écologiste ? Evidemment, répond Eva Joly. "Nous avons organisé des primaires de l'écologie. Elles étaient ouvertes à Corine Lepage, donc si elle voulait représenter le mouvement écologiste, il fallait rentrer dans la compétition. Elle l'a refusé parce que Corine Lepage joue perso", fustige l'ancienne juge d'instruction qui apprécie peu de voir la présidente de Cap 21 s'ériger en candidate écologiste.

Pas de France forte mais "une France juste"

Eva Joly a une nouvelle fois critiqué la "France forte" du candidat Sarkozy. "C'est un slogan très paradoxal alors que le capitaine a planté le navire sur le rocher. Dire qu'il veut une France forte, c'est incantatoire. Il me semble que une France juste, adaptée à la situation mondiale d'aujourd'hui et avec une redistribution plus juste des revenus et une possibilité pour tous d'accéder aux biens publics, est plus important", conclut-elle.