Israël accusé de violation d'accords sur les bombes à sous-munitions

  • Copié
Administrator User , modifié à
Washington soupçonne Israël de ne pas avoir respecté un accord entre les deux pays en utilisant, lors de la guerre au Liban, des bombes à fragmentation, d'origine américaine. L'Etat hébreu en aurait lâché plus d'un million, d'après l'ONU. Mais leur accord avec les Etats-Unis interdit leur utilisation sur des zones civiles.

Les Etats-Unis estiment qu'Israël a peut-être violé un accord conclu avec Washington en utilisant l'été dernier des bombes à fragmentation d'origine américaine durant sa guerre avec le Hezbollah libanais. "Il y a eu des violations probables", a déclaré Sean McCormack, porte-parole du département d'Etat, ajoutant qu'un rapport confidentiel avait été transmis au Congrès. Ce document répertorie les indices d'une infraction possible à l'accord passé entre les deux pays sur l'utilisation de ces bombes à sous-munitions, infraction que McCormack a refusé de détailler. "Il s'agit de conclusions préliminaires et parce qu'elles impliquent également les accords sur l'utilisation (de munitions), qui sont classés confidentiels, je ne peux entrer dans le détail", a-t-il ajouté. Une enquête avait été ouverte en août dernier à la suite d'informations selon lesquelles trois types de bombes à sous-munitions de fabrication américaine avaient été recensés au Sud-Liban et avaient causé la mort de civils. Quand elles explosent, ces bombes libèrent des sous-munitions qui se répandent autour du point d'impact et peuvent exploser à leur tour, bien plus tard, ce qui constitue un danger mortel pour les populations civiles et complique le retour des réfugiés de guerre. L'ONU a réclamé un moratoire sur leur utilisation à l'intérieur ou à proximité de zones peuplées. Depuis la fin des hostilités, en août, elles ont fait plus de 20 morts et de 70 blessés au Liban. Israël affirme qu'il ne s'en sert que conformément au droit international. David Siegel, porte-parole de l'ambassade d'Israël à Washington, a déclaré dimanche que son pays avait "fourni une réponse détaillée aux demandes d'information de l'administration". Il a assuré que l'usage de bombes à fragmentation avait été dicté par la nécessité de "faire cesser les attaques à la roquette non provoquées du Hezbollah contre les centres de population civile". "Israël a subi de lourdes pertes du fait de ces attaques et a agi comme l'aurait fait tout gouvernement dans l'exercice de sa légitime défense", a ajouté Siegel. La prochaine étape se déroulera au Congrès, qui doit décider de l'éventualité de prendre des mesures à l'encontre d'Israël ou de demander des vérifications supplémentaires.