Hollande, un équilibriste en Nouvelle-Calédonie

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et Xavier Yvon, envoyé spécial à Nouméa , modifié à
Plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Nouméa pour exprimer leur volonté de "rester Français".

 L'INFO. Après avoir quitté le sommet du G20 en Australie, François Hollande est désormais en visite en Nouvelle-Calédonie. Le chef de l'Etat va rester moins de 48 heures sur cet archipel du Pacifique que l'on appelle "le caillou". Dès son arrivée, il a multiplié les gestes d'apaisement, alors que les habitants restent divisés en vue du référendum d'auto-détermination qui doit se tenir d'ici quatre ans. Europe 1 l'a suivi sur place.

Le président joue les équilibristes. François Hollande a commencé par assurer que la France n'oublie pas ce petit bout de paradis à 17.000 kilomètres de Paris. Une île qui a connu beaucoup de violences dans les années 80, jusqu'à ce que les chefs des deux camps - indépendantistes kanaks contre loyalistes d'origine européenne - se tendent la main. Le président français a donc rendu un hommage appuyé à ces deux hommes "de cœur, de bien et de raison". A Nouméa, il s'est notamment recueilli sur la tombe de Jacques Lafleur, l'ex-leader loyaliste.

François Hollande a ensuite pris un hélicoptère, direction le nord de l'île, le fief des kanaks, pour un hommage très fort à Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989 juste après avoir signé les accords de Matignon qui avaient mis fin aux violences. L'Elysée a mis en ligne une vidéo de cette commémoration

Une gestion très "hollandaise" du dossier donc, à équidistance des deux camps. Symbole supplémentaire de ce numéro d'équilibriste : quand il a tenu son discours, François Hollande a pris soin d'être encadré par les deux drapeaux, bleu-blanc-rouge d'un côté et kanak de l'autre.  

Une manifestation pour "rester Français". En attendant le référendum d'autodétermination, qui aura lieu à partir de 2018, plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi à Nouméa pour exprimer leur volonté de "rester Français" à François Hollande. "On veut attirer l'attention du président de la République, qui découvre le dossier calédonien, sur la majorité silencieuse qui veut rester dans la France", a déclaré Harold Martin, ancien président du gouvernement local et élu du Congrès, qui avait pris la tête du cortège.

Brandissant des petits drapeaux bleu, blanc, rouge et des banderoles "Restons Français", 5.000 personnes selon la police, et 8.000 selon les organisateurs, en grande majorité d'origine européenne, ont pris part au défilé.