Heuliez, la chasse gardée de Royal

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
En affirmant qu'Heuliez est sauvé, Ségolène Royal "ment effrontément", a affirmé Dominique Bussereau jeudi.

A ceux qui l’ignorent encore, l’usine Heuliez est située en Poitou-Charentes. Pour s’en rendre compte, il suffit de voir à quel point Ségolène Royal, présidente du conseil régional, s’est impliquée dans le sauvetage de l’usine de sous-traitance automobile, depuis l’annonce de ses graves difficultés en mars dernier. La candidate socialiste s’est rendue plusieurs fois sur le site, s’affichant et se rangeant du côté des salariés, et n’hésitant pas à brocarder le gouvernement. Elle a également tenu à annoncer avant tout le mondele sauvetage de l’usine, premier employeur des Deux-Sèvres, mardi. Une méthode qui agace la majorité.

Dès la fin du mois de mars, Ségolène Royal avait dénoncéla lenteur de l’Etat dans ce dossier. "Comment expliquez-vous que l’Etat soit si lent pour intervenir dans une entreprise automobile qui réussit sa mutation industrielle?" s’était-elle interrogée sur Europe 1. "Barack Obama vient de mettre 2,5 milliards de dollars sur la voiture électrique et nous en France, l’Etat pinaille pour 10 millions d’euros".

Lorsque Luc Châtel, alors secrétaire d’Etat à l’Industrie, avait visité l’usine en avril, Ségolène Royal était au premier rang au côté des salariés, et apparaissait ainsi sur toutes les photos. Le 1er mai, lors des traditionnels défilés de la Fête du Travail, elle avait décidé de snober Martine Aubry et les ténors socialistes pour s’afficher en première ligne, là encore, avec les employés d’Heuliez. Au cours du même mois, elle avait fait entrer le conseil régional de Poitou-Charentes au capital de la société, à hauteur de 5 millions d’euros, avant d’écrire à Nicolas Sarkozy pour lui demander "de mobiliser tous les leviers dont il dispose".

Dernier épisode en date, l’annonce du sauvetage définitif de l’usine à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire en la présence de Ségolène Royal, via une augmentation de capital, avec 16 millions d’euros injectés par le repreneur, Bernard Krief consulting. Une nouvelle dont la présidente de Poitou-Charentes s’est appropriée une partie du mérite. "Il a fallu mettre un ultimatum", a-t-elle assuré, en soulignant la "détermination" de la région à "avancer coûte que coûte" dans ce dossier.

"Ségolène Royal, une fois de plus, ment effrontément", a réagi Dominique Bussereau sur i-Télé. Le secrétaire d'Etat aux Transports, adversaire de la socialiste lors du scrutin régional de mars prochain, a insisté : "Si elle raconte des balivernes, on saura s'en souvenir." La veille, la secrétaire nationale de l'UMP en charge de la politique industrielle et de l’attractivité avait vivement réagi : "En affirmant aujourd'hui qu'elle a sauvé Heuliez, Mme Royal, qui ne craint jamais le ridicule, est une fois de plus à côté de la plaque", écrit ainsi Danièle Giazzi. "Une fois encore, elle se prend pour Jeanne d'Arc, qui entend des voix et veut sauver tout le monde."

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