Heuliez : Royal accuse le pouvoir de favoriser "ses amis"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La présidente du Poitou-Charentes a jugé jeudi que l'entreprise était victime d'une "agression permanente".

"Vous ne vous étonnez pas qu'il y ait une agression permanente sur [Heuliez] ?" Ségolène Royal a clairement accusé, jeudi sur Europe 1, "le pouvoir en place" de vouloir "freiner" l'entreprise Heuliez, spécialisée dans la construction de véhicules électriques. "Est-ce que c'est parce que ce ne sont pas les amis du pouvoir qui mettent en premier la voiture électrique sur le marché ? Je crois que c’est peut-être pour favoriser Bolloré, peut-être pour favoriser Renault. Peut-être parce que le gouvernement a promis 5.000 euros pour les 50.000 premiers véhicules électriques achetés et qu’il n’a pas envie que ça aille sur Heuliez."

Sur la situation d’Heuliez, la patronne du Poitou-Charentes a réaffirmé que le fabricant de véhicules était "sauvé", depuis qu’un "engagement écrit" avait été pris "pour le première fois" concernant la mise en place de l’élargissement du capital, "qui doit être respecté avant jeudi".

Regardez l'intégralité de l'interview de Ségolène Royal :

La discussion a beaucoup tourné autour de François Bayrou. "Je pense qu’il n’a pas compris ce que je faisais. Qui peut être contre le fait de rassembler des gens qui ont envie de travailler ensemble et qui partagent des valeurs qui se ressemblent ?" Lundi, déjà sur Europe 1, le président du MoDem avait jugé "rigolo" ce que faisait la présidente de la région Poitou-Charentes, et refusé sa main tendue pour le premier tour des régionales. "Mais je ne lui ai rien demandé, je ne veux pas le mettre en difficulté. Il ne s’agit pas d’accord d’appareil", a expliqué Ségolène Royal.

Cette proposition reste plus que jamais d’actualité pour Ségolène Royal, qui s’est dite "convaincue qu’il y aura[it] des centristes" sur ses listes. Une conviction basée sur "certaines réponses individuelles très positives" qu’elle a reçues à sa proposition. Quoi qu’il en soit, "le travail d’ouverture continue", car, a-t-elle demandé, dans la crise, "peut-on se permettre d’être sectaire ?"

Amenée à commenter la position du Parti socialiste, opposé à sa démarche d’alliance, l’ex-candidate à la présidentielle a répondu qu’il y avait déjà "dans certaines municipalités, du MoDem dans les majorités". "Vous verrez, a-t-elle conclu, c’est une idée qui va progresser parce qu’il est évident qu’on a besoin de se rassembler pour construire une alternative à la droite."

Enfin, sur sa relation avec le PS, Ségolène Royal n’a pas cherché à apaiser le climat houleux des dernières semaines, et encore mois à rentrer dans le rang : "Le parti n’est qu’un instrument au service des hommes et des femmes, pour essayer de changer la société. Il n’est pas un objectif en soi. Je ne fais pas de la politique pour un parti. Je ne me bats pas pour le parti socialiste. Un parti est au service des idées pour lesquelles il se bat."

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