Hamon : le débat sur l’identité nationale est "indigne"

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Le porte-parole du PS a estimé dimanche sur Europe 1 que ce débat était "faussé" et relevait d’une "manœuvre électorale".

Le parti socialiste n’a pas encore déterminé quel serait son "niveau d’intervention" dans le débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement. Mais Benoît Hamon a commencé à dévoiler la position du PS sur cette question dimanche, dans Le Grand Rendez-Vous/Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France, en mettant en garde : c’est un débat "faussé", "qui relève d’une manœuvre électorale". Pour la majorité, il s’agirait de "limiter la casse aux régionales et de mobiliser l’électorat d’extrême-droite en sa faveur".

"Je suis attaché à l’hymne national, comme au drapeau. Je chante volontairement la Marseillaise", a assuré Benoît Hamon. "Mais attention, qu’on ne nous fasse pas croire que l’identité nationale se définit par rapport aux étrangers", a-t-il mis en garde. "Exploiter cette question de l’identité nationale sur le dos de celles et ceux qui sont les victimes de politiques antisociales, je trouve ça objectivement assez indigne", a estimé le porte-parole du PS.

Ecoutez un extrait de l'interview de Benoît Hamon dans Le Grand Rendez-Vous/Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France :

A gauche, "nous n’avons pas de problème avec l’identité nationale, ni avec la République, ni avec la liberté, ni avec l’égalité, ni avec la fraternité", a insisté Benoît Hamon. Avant d’estimer que ce n’était pas le cas de Nicolas Sarkozy, citant dans l’ordre le discours de Latran sur le rôle du prêtre et de l’instituteur, l’affaire Jean Sarkozy ou encore le renvoi d’Afghans en charter.

Sur la possibilité désormais d’organiser des charters communs au niveau européen, Benoît Hamon a parlé de "régression". "Je suis favorable à la régularisation des travailleurs sans-papiers", a-t-il indiqué.

Interrogé sur le renvoi en correctionnelle de Jacques Chirac, le porte-parole du PS a estimé qu’il était "normal que justice en passe". "Cette affaire montre l’importance d’un juge d’instruction indépendant. Si la réforme proposée par Nicolas Sarkozy qui vise à remettre en cause l’existence des juges d’instruction était passée, il est fort probable que sur un dossier comme celui-là, Jacques Chirac n’aurait pas été traduit devant un tribunal correctionnel", a jugé le socialiste. Affaire des emplois présumés fictifs à la mairie de Paris, procès Clearstream : "c’est le procès des années RPR UMP, ces moments où, à l’abri de l’intérêt général, on a servi des intérêts", a analysé Benoît Hamon.

> Réécoutez en intégralité l'interview de Benoît Hamon

> Le débat sur l'identité nationale est lancé