Halal : un étiquetage volontaire ?

L'étiquetage halal suscite une polémique politique et religieuse.
L'étiquetage halal suscite une polémique politique et religieuse. © MAXPPP
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CHRONO - Les déclarations de Fillon ont suscité une litanie de réactions politiques et religieuses.

Les propos de François Fillon, prononcés lundi matin sur Europe 1 sur l'abattage rituel, ont suscité un tollé politique et religieux. Le Premier ministre avait estimé "que les religions devraient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand-chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé". Ces propos ont engendré un grand nombre de réactions par la suite. Retour sur cette polémique minute par minute.

Mardi, 22h15. Sarkozy propose l'étiquetage, "sur la base du volontariat". Nicolas Sarkozy est revenu dans Des paroles et des actes sur "la polémique lancée par Mme Le Pen". "Vous voulez consommer de la viande halal ou de la viande cacher, vous y avez le droit. Mais si vous voulez consommer de la viande qui n'est ni halal, ni cacher, vous y avez le droit quand même", a lancé le président-candidat. Pour cela, il "demande aux professionnels d'étiqueter, sur la base du volontariat. Ça mettra un terme à la polémique", selon lui.

Mardi, 20h07. "Jusqu'où va descendre le pauvre M. Fillon ?". Nicolas Dupont-Aignan n'a pas mâché ses mots contre le Premier ministre. "Jusqu'où François Fillon va trahir ses convictions pour servir son mauvais génie, Nicolas Sarkozy ?", a demandé le député de l'Essonne et candidat à l'élection présidentielle. "J'ai connu un François Fillon qui avait un peu plus d'estime de lui-même, de grandeur. Faire une campagne sur comment on égorge une vache, ça me paraît quand même absolument ahurissant", a-t-il ajouté.

Mardi, 19h03. Montebourg encourage Fillon à "retirer ses propos". "Je crois que le Premier ministre devrait retirer ses propos parce que cela ne relève pas de sa mission que de dire ce qui est bon et mauvais dans les rites religieux", a estimé Arnaud de Montebourg le député socialiste du Doubs.

Mardi, 18h42. Pour Aubry, Fillon est "consternant". La maire PS de Lille a qualifié de "consternants" les propos de François Fillon sur Europe 1. Il faut "respecter les croyances, les non-croyances et les convictions philosophiques de chacun dès lors qu'elles ne portent pas atteinte à nos valeurs communes. En quoi le fait de manger halal porte atteinte à nos valeurs communes ?", a questionné Martine Aubry. "Dans nos écoles, il n'y a pas de viande halal, mais chacun fait ce qu'il veut chez lui".

Mardi, 15h52. Debré, "l'ami", n'est "pas d'accord". "J'ai été très surpris. Je suis vraiment un ami de François Fillon et ça m'autorise à lui dire : Je ne suis pas d'accord", a regretté Bernard Debré, député UMP de Paris. "On ne s'ingère pas dans les rites d'une religion, quelle qu'elle soit. On doit reconnaître ces rites, les respecter".

Mardi, 14h05. Hollande appelle l'UMP à la "retenue". "J'appelle - est-ce pourtant mon rôle ? - le président de la République, pour le temps où il est encore dans cette fonction-là, et le Premier ministre à avoir de la retenue et à ne pas froisser un certain nombre de consciences", a déclaré François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle.

Mardi, 13h05. Le rand rabbin "très gêné". "Les problèmes de la France sont tellement importants, nous sommes en période de crise, en quoi le problème de la viande casher et de la viande halal est un problème majeur pour la France ?" s'interroge le grand rabbin de France, Gilles Bernheim dans une interview à La chaîne parlementaire (LCP) diffusée dimanche 11 mars. Il s'est également dit "très gêné" par les propos de François Fillon.

Mardi, 12h34. Polémique "disproportionnée" pour NKM. "La réaction très vive sur ce 'on pourrait y réfléchir' me paraît disproportionné", réplique Nathalie Kosciusko-Morizet, qui se pose en défenseur de François Fillon. "Évidemment si vous prenez la première phrase en la tirant de son contexte, je peux comprendre cette interpellation que ressentent à ce moment-là les responsables religieux, mais ça n'est pas ça le propos de François Fillon", a martelé la porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy.

Mardi, 11h50. Le CFCM "ne comprend pas". Le Conseil français du Culte musulman "ne comprend pas et n'accepte pas que l'islam et les musulmans servent de boucs émissaires dans cette campagne", s'agace Mohammed Moussaoui, son président.

Mardi, 8h05. "Fillon aurait mieux fait de se taire" pour Villepin. Pour Dominique de Villepin, "François Fillon aurait mieux fait de se taire". L'ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle a par ailleurs jugé la polémique "lamentable" sur Europe 1.

Lundi, 23h44. Une député UMP "attristée". Salima Saa, secrétaire nationale UMP chargée du développement urbain, s'est dite "attristée de voir s'étaler des jugements négatifs et dévalorisants sur les musulmans de France", et ajoute qu'elle "ne cautionne pas les propos qui assimilent l'abattage de la viande halal à des pratiques ancestrales".

Lundi, entre 21h et 23h. "Bêtises" pour Mélenchon, "tromperie" pour Le Pen. Invités de Paroles de candidat, l'émission de TF1, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont continué à afficher leur profond désaccord sur l'abattage rituel. La candidate du FN estimé qu'il "y a un problème de transparence dans ce qu'achètent les consommateurs et de tromperie sur la marchandise". Le candidat du Front de gauche lui a rétorqué quelques minutes plus tard en expliquant que Marine Le Pen veut "faire croire que l'on tombe malade ou que l'on attrape l'Islam en mangeant de la viande halal".

Lundi, 19h15. Un "faux problème" pour Juppé. "On n'est pas tous coulés dans le même moule. J'ai déjà dit que le 'choc des civilisations' n'était pas ma tasse de thé. Je pense que le problème de la viande halal est un faux problème en réalité, qu'il y a d'autres vraies questions qu'il faut se poser", a pondéré Alain Juppé.

Lundi, 18h50. Guaino veut "parler du halal". "Est-ce que les Français acceptent de se voir imposer un autre mode de vie que celui qu'ils ont choisi au nom d'une conviction religieuse, si respectable soit-elle ?", s'interroge Henri Guaino, le conseil spécial du président-candidat. "On ne peut pas imposer à tout le monde le mode de vie d'une minorité", ajoute-t-il.

Lundi, 18h40 : le Crif se dit "stupéfait". Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a fait part de sa surprise. "J'ai été stupéfait par cette déclaration du Premier ministre", a déclaré le président du Crif, Richard Prasquier.

Lundi,  8h20. "Les religions devraient réfléchir". Après Nicolas Sarkozy qui avait abordé le sujet lors d'un meeting, François Fillon explique sur Europe 1 qu'il aimerait que "les religions réfléchissent". " Ce n'est pas le jour et ce n'est pas le moment d'engager ce débat, mais qu'au moins les choses soient claires et que dans un abattoir, quand on abat une viande sans l'étourdir, on l'étiquette afin que les Français sachent comment les choses se sont passées".