Glavany : Copé, c'est "M. je-sais-tout"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'annonce par Jean-François Copé d'une proposition de loi contre la burqa n'a pas plu au député socialiste, pourtant d'accord sur le fond.

"C'est 'moi je fais parler de moi', 'moi je sais mieux que tout le monde', 'moi je suis celui qui sais, monsieur-je-sais-tout'." Jean Glavany a jugé "insupportable", mercredi sur Europe 1, l'annonce par Jean-François Copé d'une proposition de loi contre la burqa, alors que la mission d'information parlementaire sur le sujet – dont le député PS des Hautes-Pyrénées fait partie – n'a pas encore rendu ses conclusions.

Le patron des députés UMP avait pris tout le monde de vitesse mardi, en annonçant que l'UMP déposerait début janvier une proposition de loi visant à interdire le port du voile intégral dans l'espace public. Une méthode qui a mis "très en colère" les trente membres de la mission d'information parlementaire. Ceux-ci, a expliqué Jean Glavany, ont fait "un travail de fond, auditionnant des dizaines de personnalités, des représentants du culte musulman, des juristes, des philosophes, des sociologues, des chercheurs, et M. Copé dit: 'Amusez-vous tant que vous voulez, moi je sais déjà ce qu'il faut faire'."Le député socialiste a estimé que Jean-François Copé avait "jeté son pavé dans la mare. Ce sont des méthodes dont on est rassasié dans la vie politique. C'est 'moi je, moi je, moi je, moi je'.

Sur le fond, "je crois qu'il n'y a personne dans la mission qui ait la moindre tendresse pour une pratique, dont, d'ailleurs, tous les responsables musulmans nous ont dit que ce n'était pas une préconisation du Coran". Sans appeler ouvertement à une loi, mais sans la rejeter sur le principe, Jean Glavany a estimé que le port de la burqa était "une violence fait aux femmes, une négation des droits des femmes, puisqu'on masque l'identité des femmes", qu'il fallait donc "empêcher". Et de manière "intelligente, c'est-à-dire en ne prenant pas un marteau-piqueur pour écraser une mouche".

Sur la polémique qui oppose Jean-Christophe Cambadélis à Eric Besson – le premier a comparé la politique du second à celle de Pierre Laval, l'un des principaux collaborationnistes sous Vichy – Jean Glavany a dit avoir "signé la pétition de soutien à Cambadélis". Et au sujet du ministre de l'Immigration, qui "ne veut pas assumer ses revirements", selon le député PS, Jean Glavany a énoncé cette "vieille règle de marin" : "Quand on a brisé son ancrage, on dérive, on ne sait plus où on s'arrête, on se fracasse sur la côte de l'autre côté de l'océan. Je pense que c'est le destin qui attend M. Besson."