France Télécom : le bras droit de Lombard sur la sellette

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Dans la ligne de mire des syndicats du groupe : Louis-Pierre Wenes qui inspire depuis cinq ans les méthodes de management.

24 suicides en 18 mois : la pression monte autour de l'état major de France Télécom. Mais alors que la gauche demande depuis mardi la démission de son PDG, Didier Lombard, les syndicats en interne pointent du doigt un autre homme : Louis-Pierre Wenes, le directeur général adjoint. Il inspire depuis cinq ans les nouvelles méthodes de management utilisées dans le groupe dont il est chargé de la transformation depuis 2006.

"Nous pensons qu’il est temps pour lui de choisir entre appliquer les consignes du PDG Didier Lombard et faire en sorte qu’un nouveau contrat social dans l’entreprise naisse avant la fin de l’année ou qu’il se démette s’il est en désaccord", explique sans ambigüité Pierre Dubois, délégué central CFDT de France Télécom, joint par Europe 1. Quant à Didier Lombard lui-même, Pierre Dubois dit ne pas en être "au point de réclamer sa tête", "pour ne pas fragiliser l’ensemble de l’entreprise".

Arrivé en décembre 2002 comme directeur des achats et de l'amélioration de la performance, Louis-Pierre Wenes est présenté comme "un ‘cost killer’ (personne chargée de réduire les coûts, NDLR), il est responsable de tous les plans de suppressions d'emplois", par Patrick Ackermann de Sud-PTT. "Wenes est symbolique : c'est lui qui a institué le management par la terreur, il doit partir", renchérit Pierre Morville pour la CFE-CGC.

Chargé d’enquêter sur la vague de suicides qui touche France Télécom, Jean-Claude Delgenes, spécialiste de la question, se dit "frappé par l’ampleur de la crise". "Elle appelle à un plan d’urgence", a-t-il expliqué mercredi sur Europe 1, ajoutant : "les salariés semblent enfermés dans le désespoir. Ce qui me parait essentiel, c’est de leur donner la parole, il faut qu’ils disent ce qu’ils ont sur le cœur".

Mardi, des syndicats de France Télécom ont annoncé leur intention de porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui après le suicide d’un salarié d'Annecy-le-Vieux lundi.